Stent coronaire résorbable

Une utilité discutable

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Publié le 20/04/2017
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Lors du congrès de l’ACC, S. Ellis a présenté les résultats à 2 ans de l’étude ABSORB III ayant comparé le stent résorbable Absorb au stent actif  à l'évérolimus Xience chez2 008 patients.

Cet essai thérapeutique contrôlé a été conduit en ouvert chez des patients ayant une maladie coronaire stable ou instable avec comme critère principal, la nécessité de nouvelle revascularisation du vaisseau cible et les décès cardiaques et infarctus du myocarde dans le territoire revascularisé (avec une hypothèse de non-infériorité, marge absolue : 4,5 % ; pouvant conduire à une hypothèse de supériorité).

L’incidence des événements du critère primaire à deux ans a été significativement plus élevée chez les patients ayant eu le stent résorbable que chez ceux ayant eu le stent actif (11,0 % vs 7,9 %, p = 0,03). La différence n’est plus significative si les patients ayant eu une angioplastie sur des artères de petit diamètre sont exclus (9,4 % vs 7,0 %, p = 0,11).

Les voies du futur

Dans l'immédiat, face à la qualité des dernières générations de stents actifs, l’utilisation des stents résorbables disponibles ne devrait être envisagée que dans un cadre de recherche clinique. S’ils sont utilisés, ils devraient être réservés aux artères de diamètre supérieur à 2,5 mm (or, dans ABSORB III,  20 % des patients traités l’avaient été sur des artères de diamètre inférieur à 2,25 mm) et en prédilatant l’artère à son juste diamètre puis en faisant une inflation à très forte pression dans le stent. Restera à résoudre le problème de la durée du traitement antiagrégant plaquettaire puisque les taux de thrombose de stents sont plus élevés.

Dunkerque
Ellis SG et al. American College of Cardiology 2017 Scientific Sessions ; March 18, 2017. Washington, DC.

Dr François Diévart

Source : Le Quotidien du médecin: 9574