Repères patient

DIU : tant d'idées reçues

Publié le 01/04/2016
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Le dispositif intra-utérin (DIU, improprement appelé « stérilet »), est utilisé par près d’un quart des Françaises utilisant une contraception. Les fausses croyances à son sujet perdurent.

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J’EXPLIQUE

 

> Il existe 2 types de DIU : au cuivre ou hormonal. En forme de « T », il mesure 3-3,5 cm de long.

> Le DIU est très fiable : l’indice de Pearl en utilisation optimale est de 0,1 % pour le DIU au lévonorgestrel et 0,6 % pour le DIU au cuivre. Une étude randomisée multicentrique montrait sur 7 ans un taux de grossesse cumulé de 1,1 % avec un DIU au levonorgestrel contre 1,4 % avec un DIU au cuivre.

> Les DIU n’augmentent pas le risque de grossesse extra-utérine. Ce risque serait même diminué sous DIU au cuivre (0,25 % par an) ou au lévonorgestrel (0,02 %) par rapport aux femmes sans contraception (0,5 %).

> Pendant des décennies, on a réservé le DIU aux femmes de plus de 35-40 ans n’ayant plus de désir de grossesse. On sait maintenant qu’on peut l’utiliser sans risque (de stérilité notamment) chez la nullipare, même mineure.

> Le DIU est fiable et peu contraignant, d’où son succès. On note aussi un regain d’intérêt suscité par l’oligo-aménorrhée induite par le DIU au lévonorgestrel : en effet, 30 % des Françaises souhaitent une aménorrhée.

> Il peut être retiré à tout moment et le retour de la fertilité est immédiat

 

J’INFORME

 

> Le DIU au cuivre est un T en plastique recouvert d’un ou plusieurs manchons de cuivre. L’efficacité augmente avec la surface de cuivre. La durée de vie est de 5 à 10 ans selon les modèles.

> L’action n’est pas simplement antinidatoire. L’action contraceptive s’effectue en majeure partie en amont de la fécondation, par toxicité directe des ions cuivre, présents dans les sécrétions vaginales, sur les spermatozoïdes. De nombreuses femmes pensent que le DIU est abortif et le rejettent pour des raisons religieuses : il est nécessaire de les éclairer sur ce point.

> Le DIU au cuivre est efficace dès sa pose. C’est la plus efficace des contraceptions d’urgence (5 jours maxi). Le DIU au lévonorgestrel est commercialisé sous le nom de Mirena® ; une version à l’inserteur moins large est disponible depuis peu : Jaydess®. Il permet la libération moyenne de 14 μg/24h de lévonorgestrel pendant 5 ans (pour Jaydess® : 6 μg/24h  pendant 3 ans). Le lévonorgestrel induit une atrophie endométriale et une altération de la glaire cervicale, la rendant impropre à la capacitation des spermatozoïdes. À la fin de la première année d’utilisation, 16 % des patientes sont en aménorrhée et 57 % en oligoménorrhée.

 

JE PRESCRIS

 

> Pour une patiente de moins de 25 ans à risque d’IST ou avec des antécédents : un bilan d’IST préalable avec recherche de Chlamydiæ et gonocoque par PCR.  

> Il existe des versions « short » des DIU au cuivre destinés aux nullipares, mais la surface de cuivre est la même qu’avec l’équivalent  « standard ».

> Les DIU au cuivre coûtent 30,50 €. Mirena® coûte 110,85€ et Jaydess® 100,11€. Tous sont pris en charge par la Sécu et gratuits dans les Planning Familiaux et pour les mineures.

> La pose peut se faire à n’importe quel moment du cycle, en l’absence de grossesse, mais est souvent réalisée à la fin de la période de règles. Un DIU peut être mis en place juste après une IVG ou césarienne, ou 4 semaines après un accouchement par voie basse.

> L’éventuelle prémédication anxiolytique ou antalgique n’est pas consensuelle et relève du « cas par cas ». Une fois le DIU posé, on prescrit couramment des antispasmodiques, antalgiques de palier 1 voire AINS.

> Un DIU au cuivre posé à une femme ≥ 40 ans peut être laissé en place jusqu’à la ménopause.
 

 

J’ALERTE

 

> La pose peut causer des nausées ou des saignements transitoires (1 % des femmes). Le risque de perforation utérine (0,6 à 16/1 000) est favorisé par la pose en post-partum/abortum.

> Un contrôle gynécologique au minimum annuel est nécessaire. L’expulsion du stérilet (<5%) survient surtout dans les 3 premiers mois.

> Le risque d’infection génitale haute chez les porteuses de DIU est de l’ordre de 0,1 à 2 %. Le risque est maximal dans les 3 premiers mois.

> Avec un DIU au cuivre, les règles augmentent environ de moitié et sont parfois douloureuses, surtout dans les 6-12 mois après la pose. Si les règles sont spontanément très abondantes et/ou douloureuses, le DIU au cuivre n’est probablement pas adapté.  

> Les AINS, pris à long terme ou occasionnellement, ne constituent pas un facteur d’échec de la contraception par DIU au cuivre. Au contraire, ils peuvent soulager les dysménorrhées parfois induites par les DIU au cuivre.

> Avec ou sans DIU, le préservatif est la seule protection efficace contre les IST.         

 

JE RENVOIE SUR LE WEB

 

http://www.choisirsacontraception.fr/moyens-de-contraception/le-sterilet-diu.htm

Dr Julie Van Den Broucke (médecin généraliste)

Source : lequotidiendumedecin.fr