ÉTUDE DE CAS 1 : LA PRIMO-PRESCRIPTION DE FIN DE CONSULTATION CHEZ UNE ADO

Publié le 09/10/2015
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Chloé, 16 ans, venue pour un certificat de non contre-indication au sport (tennis), demande, en fin de consultation, à avoir la « pilule », c’est sa première demande de contraception. À la question sur des antécédents thrombo-emboliques dans la famille, on découvre que sa tante maternelle a eu une embolie pulmonaire avant l’âge de 50 ans. Sa grand-mère aurait eu aussi une phlébite.


Avec les adolescentes, un seul antécédent est essentiel à rechercher : les accidents thrombo-emboliques (2).
Cela suppose de prendre un peu de temps pour l’interrogatoire, avec des questions simples : « Y a-t-il eu dans votre famille des cas de phlébite ou de thrombose ?
Des embolies pulmonaires ? ».

- Dans l’immédiat, Chloé a besoin d’une méthode contraceptive même transitoire, qui peut être dans son cas une pilule au désogestrel qui sera sans risque en cas d’existence de facteur thrombo-embolique. Les modalités (tous les jours à la même heure, même pendant les règles, le retard de prise ne devant pas dépasser trois heures, possibles troubles menstruels) lui sont expliquées. Par ailleurs, il faut lui prescrire un bilan de thrombophilie constitutionnelle (dosages d’antithrombine, protéine C, protéine S, résistance à la protéine C activée ou recherche de la mutation du facteur V de Leiden et de la mutation de la prothrombine) et lui donner un rendez-vous pour une consultation dédiée.
Celle-ci est fondamentale pour expliquer les possibilités contraceptives, l'intérêt d'une bonne observance, la possibilité de recours à la contraception d'urgence en cas d'oubli, de prévenir des possibles effets indésirables bénins, et de rappeler l’intérêt d’une double protection (préservatif + autre contraception) (3), le préservatif étant la seule méthode qui protège contre les IST.

- Un antécédent thrombo-embolique – même s’il ne s’agit pas ici d’un apparenté au 1er degré – avant l’âge de 50-60 ans suffit à justifier un bilan de thrombophilie. Il est aussi possible de recourir à un avis spécialisé. La contraception estroprogestative (CEP) par voie orale comme non orale – patch, anneau vaginal – est définitivement contre-indiquée en cas d’antécédent personnel de maladie thrombo-embolique ou de thrombophilie authentifiée et en cas d’antécédent familial d’événement thrombo-embolique (personne apparentée au premier degré et avant 60 ans) (5, 6, 7).



Source : lequotidiendumedecin.fr