Suspension d'un médecin de l'AP-HP, suspecté d'avoir réclamé de l'argent contre des certificats à des migrants

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Publié le 10/05/2016
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Crédit photo : S. TOUBON

Un praticien hospitalier de la Pitié-Salpêtrière suspecté d'avoir délivré des certificats médicaux à des migrants contre de l'argent vient d'être suspendu à titre conservatoire par l'Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

« À la suite d'un signalement effectué par un bénévole d'une association d'aide aux migrants, un patient étranger en situation irrégulière bénéficiaire de l'aide médicale d'État (AME) a rapporté avoir versé à plusieurs reprises des sommes d'argent en espèce » à un médecin exerçant à temps plein à la Pitié-Salpêtrière « pour obtenir la délivrance d’un certificat médical permettant d’initier la procédure de demande de titre de séjour pour raisons de santé », a indiqué ce mardi la direction de l'AP-HP.

Le CHU francilien craint que « d’autres patients dans des situations comparables [aient] également été amenés à effectuer de tels versements ».

L'AP-HP a engagé une procédure disciplinaire à l'encontre du praticien et a signalé les faits à l'Ordre des médecins.

Le procureur de la République alerté

En parallèle, l'établissement a alerté le procureur de la République, en application de l’article 40 du code de procédure pénale, qui oblige les fonctionnaires ayant connaissance d’un crime ou d’un délit à en informer la justice.

« L’ensemble de ces faits, s’ils étaient confirmés, constituent des fautes lourdes que l’AP-HP ne peut tolérer en son sein », a également précisé le CHU.

Le journal le « Monde » a révélé ce mardi l'identité du médecin en question : il s'agirait du Dr Yves Benhamou, praticien du service d’hépato-gastro-entérologie de l’établissement.

L'hépatologue a déjà eu maille à partir avec la justice dans le cadre d'une affaire de délit d'initiés commise sur le sol américain en 2010, assure le quotidien national. Conseiller de plusieurs fonds spéculatifs, le Dr Benhamou avait alors été arrêté par le FBI sur la base d’accusations de fraude. Condamné en 2011 à une peine réduite grâce à sa collaboration à l'enquête, il avait repris son travail à l'AP-HP.


Source : lequotidiendumedecin.fr