De jeunes urgentistes pleinement opérationnels dans un an

Les « docteurs juniors » bientôt sur le pont

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Publié le 13/10/2020
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Secrétaire du Collège national des universitaires de médecine d’urgence, la Pr Sandrine Charpentier explique les enjeux de la quatrième et dernière année du DES qui va démarrer en novembre pour la promo de 2017.
La mise en responsabilité sera progressive

La mise en responsabilité sera progressive
Crédit photo : phanie

Les « docteurs juniors » vont bientôt arriver dans les services de médecine d’urgence et les SAMU/SMUR. « Ils seront là en novembre prochain. On devrait avoir environ 70 % des effectifs de la promotion qui est entrée dans le DES de médecine d’urgence en 2017. Parmi les 30 % restants, on trouve notamment des gens qui ont choisi de faire une formation spécialisée transversale (FST), par exemple en urgences pédiatriques ou en médecine du sport. Certains ont aussi pu opter pour une année de recherche », indique la Pr Sandrine Charpentier, secrétaire du Collège national des universitaires de médecine d’urgence.

Mais ce ne seront pas moins de 400 « docteurs junior » qui vont, à partir de cet automne, entamer la quatrième année du DES qui se présente comme une phase de consolidation. Pour comprendre, il convient de rappeler que deux événements importants sont venus, en 2017, modifier en profondeur l’enseignement de la médecine d’urgence. Cette année-là, a d’abord été créé le DES de médecine d’urgence d’une durée de quatre ans. Un vrai tournant qui a permis une reconnaissance universitaire réelle de la médecine d’urgence. Jusque-là, la formation se faisait principalement via un DESC de deux ans.

La même année, est entrée en vigueur la réforme du troisième cycle des études médicales, « Pour les DES en quatre ans, la formation est désormais divisée en trois phases. La première (un an) est une phase socle qui délivre un enseignement assez général et permet de conforter le choix de la spécialité. Ensuite, la phase d’approfondissement (deux ans) permet d’entrée dans le cœur de la spécialité. Enfin, la phase de consolidation (un an) vise à consolider les acquis aussi bien pour les connaissances que les compétences. Cela va se traduire par une mise en responsabilité progressive pour des postes équivalents à des postes de seniors », précise la Pr Charpentier, en ajoutant que cette mise en responsabilité sera préparée par les coordonnateurs du DES.

Un encadrement permanent

Cette mise en responsabilité sera progressive. « Cela va concerner les urgences intra-hospitalières, le Smur et la régulation. L’objectif est de lâcher peu à peu nos « docteurs juniors » sur des postes de complexité différentes. Ils pourront occuper des postes de garde mais ne pourront pas être seuls. Et, quelle que soit l’activité, à tout moment, un médecin senior devra être là pour les relayer ou les seconder s’ils rencontrent une difficulté. Un docteur junior pourra aussi sortir seul en Smur sous la responsabilité du médecin régulateur qui pourra envoyer du renfort en cas de besoin », explique la Pr Charpentier.

À l’issue de cette année de consolidation, le jeune urgentiste devrait être pleinement opérationnel. « Prêt à faire son métier sans être obligé de passer par une année de clinicat », précise la Pr Charpentier, en ajoutant qu’environ 400 « docteurs juniors » seront devenus des urgentistes à part entière en novembre 2021.

Entretien avec la Pr Sandrine Charpentier (CHU Toulouse), secrétaire du Collège national des universitaires de médecine d’urgence

Antoine Dalat

Source : Le Quotidien du médecin