QUELS SONT mes projets, mes besoins profonds ? Quelles sont mes caractéristiques personnelles... ? C’est à une véritable introspection que les étudiants de médecine de Brest étaient invités lors du dernier « Forum des métiers de la médecine ». « Quand j’échange avec certains d’entre eux, c’est bien vers cette question du projet de vie que j’essaie de les amener, reconnaît le Dr François Simon, président du conseil de l’Ordre du Finistère, à l’initiative de cette rencontre. On voit arriver à l’Ordre des jeunes médecins pour leur première demande de licence de remplacement qui disent ne pas y avoir pensé et, par conséquent, qui estiment s’être trompés dans leur choix de spécialité ! »
Face à ce constat, qui n’est pas particulier à ce département, le conseil de l’Ordre a donc mis sur pied, en association avec la Faculté de médecine, un rendez-vous annuel autour d’une rencontre avec des médecins en exercice. Car, d’une meilleure information sur la réalité des différentes disciplines de la médecine dépendrait en partie un choix plus « éclairé », selon le terme du Dr Simon. « L’idée de ce forum n’est pas d’orienter les étudiants vers telle ou telle spécialité, mais bien de les aider dans leur décision en leur proposant ces rencontres, renchérit le Pr Marc de Braekeleer, doyen de la faculté de médecine. Tous les étudiants ont des questions sur les spécialités, le travail que telle discipline demande, le type d’exercice possible… Sauf en médecine générale, ils ne côtoient que des médecins hospitaliers. Or pratiquer, par exemple, l’ophtalmologie est très différent selon que l’on exerce en libéral ou en établissement. »
Pour cette édition 2010, ils étaient 50 médecins, venus bénévolement, à avoir pris position, par spécialité, tout au long des murs de la cafétéria de la faculté. Comme le Dr Jean-Baptiste Franck, chirurgien gynécologue, oncologue et accoucheur à Brest. « C’est la première fois que je participe à ce forum, dit-il. Nous ne sommes pas là pour vendre nos spécialités mais plutôt pour expliquer l’évolution de nos métiers. Devant la vingtaine d’étudiants qui se sont arrêtés à ma table, j’ai surtout parlé de la pénibilité du travail d’accoucheur et donné des informations sur le cursus car il existe de multiples entrées pour pratiquer la gynécologie. »
Réfléchir en amont.
Proposé aux étudiants de la 2ème à la 6ème année, le forum a donné lieu cette année encore une bonne fréquentation chez les étudiants. Il faut dire que l’événement avait été couplé cette fois-ci avec une conférence obligatoire sur la préparation aux épreuves classantes nationales (ECN) et sur les modalités de choix. La forte implication de la corporation de médecine n’est pas pour rien non plus dans l’afflux remarqué. « Les étudiants attendent maintenant ce rendez-vous car c’est vraiment une occasion de découvrir des spécialités que l’on ne connaît pas bien, comme, pour ma part, la médecine du travail et la médecine de santé publique pour lesquelles nous n’avons pas de stage en externat », souligne Greta Gourier, étudiante de 3e année et vice-présidente de la Corpo. En revanche, pour Manon, Aurélien et Guillaume, en 3e année, le forum arrive un peu « tôt ». « C’est surtout pendant les stages qu’on peut voir ce qui nous intéresse, estime Manon. Nous en sommes à notre quatrième stage. Sans doute qu’en 5e ou 6e année, on aura plus de questions pratiques à poser. »
C’est précisément ce type de réaction que les organisateurs veulent changer. « Il ne faut pas attendre d’être acculé à choisir pour commencer à réfléchir », justifie le président du Conseil de l’ordre. Et d’ajouter : « Ce n’est pas parce qu’on est bien classé qu’on doit aller vers telle ou telle discipline. » Pour le doyen de Braekeleer, la démarche porte déjà ses fruits. « La demande de cours et d’information de la part des étudiants nous fait penser qu’ils réfléchissent de plus en plus en amont », considère-t-il.
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU
Les doyens veulent créer un « service médical à la Nation » pour les jeunes médecins, les juniors tiquent
Banderole sexiste à l'université de Tours : ouverture d'une enquête pénale