Alors que le confinement pourrait se prolonger au-delà des 15 jours initiaux, internes et jeunes médecins lancent un SOS au gouvernement et réclament des mesures strictes de confinement total des Français pour ralentir la progression de l'épidémie.
Preuve que l'angoisse monte, le syndicat Jeunes médecins a déposé un référé liberté devant le Conseil d'État pour enjoindre le premier ministre à mettre en place ce confinement « total » avec couvre-feu. Ce vendredi après-midi, l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) s'est associée à cette demande.
Les deux structures dénoncent « l’absence de discours clair de la part du gouvernement » qui conduit la population à ne pas suivre formellement les consignes.
Les mesures suivantes sont réclamées dans le référé : interdiction de sortir de son lieu de confinement, sauf sur autorisation d'un médecin pour motif médical, arrêt des transports en commun, arrêt des activités professionnelles non vitales et mise en place d’un ravitaillement de la population dans des conditions sanitaires visant à assurer la sécurité des personnels.
Phase sévère à retardement
« Au vu de la progression du virus, notre système de santé n’aura sans doute pas la capacité d’assurer une prise en charge éthique et qualitative des patients Covid-19. Chaque jour, les moyens alloués aux soignants se réduisent (y compris des moyens de base tels que masques, solutés hydro-alcooliques…) alors même qu’ils sont vitaux pour assurer la prise en charge des patients », accuse Jeunes médecins, présidé par le Dr Emanuel Loeb.
« Les gens ne se rendent pas compte de la situation et notamment du fait que le virus a une phase sévère à retardement. Quand ils s'en rendront compte, il sera trop tard et ils demanderont des comptes aux dirigeants », résume le Dr Loeb. Selon lui, la situation épidémique est telle que le confinement total est « la seule solution viable ». Il permettrait aussi de reconstituer les stocks de matériel de protection, et de permettre la réalisation de tests de dépistage de grande ampleur, ajoute le jeune psychiatre.
Comme en Chine ?
Jeudi déjà, les internes de l'ISNI ont appelé le président de la République à prendre des mesures de confinement total et absolu, à l'instar de mesures décidées en Chine dans certaines régions.
« Moins le confinement sera strictement appliqué, plus les réanimations seront saturées, plus nous devrons faire des choix », alertent les futurs médecins, rappelant que des jeunes en bonne santé peuvent aussi présenter des formes mortelles. « À l’heure où nous écrivons, plus de 900 personnes touchées par le coronavirus occupent des lits de réanimation, alors qu’il n’y en a que 5 000 dans tout le pays », rappelle l'ISNI. Selon la structure d'internes, le référé sera examiné ce dimanche 22 mars.
[Article mis à jour ce vendredi 20 mars à 16 h 05]
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