Créée en 1220, la faculté de médecine de Montpellier tourne un chapitre de son histoire en cette rentrée universitaire.
Elle vient en effet d'inaugurer 11 400 m² de locaux dessinés par l'architecte François Fontès, signant ainsi le départ partiel des bâtiments historiques de centre-ville, mitoyens de la cathédrale Saint-Pierre. Seuls les étudiants de 2e année, qui n'ont pas de stage à effectuer à l'hôpital, et les étudiants de 6e année préparant les ECNi continueront en effet à accéder aux bâtiments où Chaptal et Bouisson-Bertrand ont appris la médecine. « Cette construction nouvelle correspond à une nécessité, explique le Pr Michel Mondain, chirurgien ORL et doyen de la faculté Montpellier-Nîmes. Il n'y a plus d'hôpital en centre-ville et l'université a souhaité vendre l'Institut de biologie que nous occupions ». L'ensemble des soutenances de thèses et prestations de serments seront toujours assurées entre les murs du site historique de la faculté.
40 millions d'euros d'investissement
Physiquement, le nouvel établissement, qui a représenté un investissement de 40,4 millions d'euros par le conseil régional Occitanie, se trouve à proximité immédiate du site Arnaud de Villeneuve du CHU et de différentes unités mixtes de recherche, telles que l'Institut de génétique humaine. Pratique, ce nouvel emplacement permet aux enseignants et aux étudiants – qui, dès la 3e année, passent une demi-journée à l'hôpital – de ne plus avoir à effectuer 20 minutes de tramway entre leur lieu de stage et leur terrain d'étude.
À l’intérieur, les amphis habillés de rouge en appellent à la glorieuse histoire de la faculté. Le nom des plus illustres médecins passés sur les bancs montpelliérains est imprimé sur la moquette (Rondelet, Rabelais, Gui de Chauliac, Arnaud de Villeneuve...) tandis que leurs visages parent également les plafonds. Étudiants en 3e année, Carla et Jérémy sont pleinement satisfaits : « L'acoustique est très bonne dans les amphis. Les salles sont bien équipées en termes de connexion… et de climatisation ! », soufflent-ils alors que la température d'automne peine à gagner Montpellier.
Riche en équipements, la nouvelle fac héberge pour 3 millions d'euros de dispositifs médicaux (simulateur de cœlioscopie, d'arthroscopie, laboratoire de microchirurgie...). En plus d'un apprentissage du savoir-faire, ces matériels devront permettre à l'université de développer une pédagogie tournée vers « le savoir-être ». Déjà pionnière dans la dispense de cours de théâtre dédiés à l'annonce d'un cancer – un module enseigné par le Pr Marc Ychou et un professeur de conservatoire –, la faculté veut aller plus loin avec l'intervention de patients formateurs atteints de maladies chroniques. Par ailleurs, profitant du déménagement de la fac, le CHU y a implanté son centre d'enseignement en soins d'urgence (Cesu). Particularité, cette plateforme permettra de développer une certaine innovation pédagogique en mettant en situation des carabins de différentes spécialités avec des étudiants infirmiers et maïeuticiens. « 70 % des erreurs médicales relèvent d'un champ non-technique. Travailler en équipe doit faire partie de la formation. Comme l'ensemble des médecins de ma génération, je ne l'ai pas appris à la fac, mais au CHU, face à de vrais patients », relève le Dr Blaise Debien, généraliste et responsable du Cesu montpelliérain.
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