Théâtre, cinéma, séries, émissions… Du malade imaginaire de Molière à la série Grey's Anatomy, en passant par l'émission « Allô docteurs » et le film « Médecin de campagne » de Thomas Lilti, la figure du médecin a toujours eu une place de choix, pour le meilleur et parfois le pire.
« Les médecins ont très souvent été représentés de manière flatteuse ou héroïque, dotés d'une humanité, et consacrant du temps à leur travail et aux patients, commente Racha Onaisi, première vice-présidente de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Aujourd'hui, certaines séries montrent l'image d'un médecin plus cynique, pouvant manquer d'éthique, un nanti motivé par le gain financier ». Bref, il y a souvent un décalage entre la fiction et la réalité.
Selon Laura Koeppel, assistante à la réalisation, la figure du médecin à l'écran en tant que personnage principal ou secondaire incarne l'esprit du réalisateur lui-même. C'est pourquoi dans la fiction, le médecin a souvent une image de « contrôle » et de « connaissances absolues ». Néanmoins, « le réalisateur est aussi influencé par la société, analyse Racha Onaisi. Parfois il y a une part de réalisme, parfois un fossé avec la pratique ».
Chirurgien charismatique
À ce titre, le Dr Patrick Romestaing, vice-président de l'Ordre national des médecins, estime que plusieurs films récents reflètent bien la réalité, citant « Médecin de campagne » ou « Hippocrate ». « Les notions de solitude et d'empathie sont présentes. Il y a aussi une prise de conscience de la pratique et des conflits notamment à l'hôpital », explique-t-il. Dans un autre registre, « La fille de Brest » qui retrace le parcours et le combat du Dr Irène Frachon est aussi une réussite à ses yeux, qui donne « une belle image » et valorise « l'indépendance du praticien ». « Je suis sûr qu'elle donne envie d'embrasser la carrière », poursuit-il.
Pour le Dr Coralie Bureau-Yniesta, médecin généraliste à Limoges, qui a effectué sa thèse sur le sujet, certains clichés ont la vie dure. Le praticien hospitalier est volontiers mis en avant, voire sur un piédestal. Il est souvent beau, sexy, charismatique, désintéressé. « Le généraliste, lui, ne fait pas rêver, il a son costume, son stétho, sa serviette alors que le chirurgien bénéficie d'une aura », explique-t-elle, soulignant que très peu de films ou séries portent uniquement sur les généralistes.
Le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et animateur d'une émission santé sur « Europe 1 », estime que les praticiens devaient se réapproprier leur image médiatique, qui tend à se dégrader. « On parle surtout des médecins à l'occasion de manifestations, d'erreurs médicales ou de la fermeture d'hôpitaux… »
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