LE QUOTIDIEN : La faculté de médecine de Lille 2 accueille le plus grand nombre d'étudiants en PACES en France, comment vous organisez-vous ?
Pr DIDIER GOSSET : Cette année nous avons enregistré plus de 3 100 inscriptions en première année commune. Ce nombre est en légère diminution par rapport à l'année dernière. Nous sommes tenus d'inscrire tous les étudiants de l'académie de Lille ayant obtenu leur bac en juin dernier. Cette année, nous avons reçu 1 500 demandes de personnes qui étaient en dehors de ces critères et avons retenu 150 dossiers.
La rentrée se passe dans une sérénité absolue. Malgré notre important effectif, nous n'avons aucun problème de place. Depuis six ans, nous avons pris des dispositions pour accueillir au mieux les étudiants. Nous avons dédoublé les cours. La promotion est répartie en deux départements, chacun comportant dix groupes d'environ 150 élèves. Le premier département suit les cours le matin et les enseignements dirigés l'après-midi et le second département fait l'inverse. Pour que le système soit équitable, les deux départements alternent un jour sur deux et les étudiants vont dans tous les amphis. Chaque étudiant a une place attitrée et est tenu de badger à l'entrée de chaque amphi. Ce système évite la cohue. Avant, les étudiants attendaient devant les salles à six heures du matin ! Ils se marchaient les uns sur les autres pour obtenir les meilleures places. Aujourd'hui les amphis sont d'un calme plat car les « carrés » (redoublants) sont répartis entre les différents groupes.
Selon vous, faut-il filtrer davantage l'entrée en PACES ?
Plusieurs facultés mènent des expérimentations pour réduire l'échec mais elles sont controversées et n'ont pas fait la preuve de leur succès. Je ne suis pas convaincu par ces initiatives car elles créent selon moi une inégalité sur le territoire français. En revanche, pourquoi ne pas présélectionner à l'entrée en PACES sur dossier et après un entretien, puis organiser un concours en fin d'année ? La présélection permettrait, par exemple, de prendre un nombre d'étudiants égal à deux fois le numerus clausus. La réorientation de l'étudiant serait également facilitée. Toutefois, le système de la PACES n'est pas si mauvais. C'est une année de formation. Les étudiants qui quittent la PACES ont appris la rigueur, une méthode de travail que le lycée ne leur avait pas inculquée. Ils ont des clés de réussite pour la filière qu'ils choisiront par la suite.
Quelles réorientations votre faculté propose-t-elle aux étudiants recalés ?
Les étudiants ayant obtenu une moyenne de plus de 10/20 au concours ne rencontrent pas de difficultés pour intégrer une autre formation. La réorientation peut être difficile pour d'autres. Nous organisons régulièrement des forums pour les guider. Le bureau d'orientation de la fac est sur le pont toute l'année. Des passerelles ont aussi été créées avec plusieurs disciplines. Si un étudiant a une moyenne de 10/20 et une bonne note en sciences humaines et sociales, il a par exemple la possibilité d'entrer directement en deuxième année de licence de droit après avoir passé un examen de remise à niveau durant l'été. Cela existe également pour l'école Polytech (ingénieurs), la biologie etc.
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