Les doyens des 37 facultés de médecine ont eux aussi fait leur rentrée il y a quelques jours et ont planché, lors d'un séminaire à Strasbourg, sur les moyens d'améliorer la formation des futurs médecins et de sortir du « tout ECN ».
À l'initiative de ce rendez-vous, la conférence des doyens présidée par le Pr Jean-Luc Dubois-Randé (Créteil) a affiché son objectif d'ouvrir plus largement le « périmètre » des facultés à l’ensemble des professions de santé.
Le numerus clausus devrait être revu, selon les directeurs d'UFR, pour mieux tenir compte des mutations observées dans la profession. « Les médecins de demain seront de plus en plus aidés, tant par d’autres professions que par l’intelligence artificielle », résume le Pr Jean Sibilia, doyen de la faculté de Strasbourg et vice-président de la conférence des doyens. La répartition des places au sein de la PACES et la formation en 2e cycle devraient anticiper ces nouvelles formes d’organisation, telles que les maisons pluriprofessionnelles, les transferts de tâches ou le recours au numérique. D'aucuns se demandent d'ailleurs s’il ne faudrait pas faire évoluer le nombre des autres professions de santé plutôt que celui des médecins, déclare le Pr Sibilia, qui rappelle que le problème de la démographie médicale, en France, est davantage une question de mauvaise répartition que de manque de médecins.
Plus de stages pratiques
Certaines facultés, comme Angers, Dijon ou Nantes, anticipent déjà cette tendance, en associant plus étroitement d’autres professions, médicales ou paramédicales, dans des « UFR de santé ». Ces nouvelles organisations permettent une mutualisation des moyens pédagogiques, en particulier l’usage des simulateurs, qui se généralisent dans le pays. De même, il importerait selon les doyens d’affiner le nombre de praticiens formés par filière : « On sait que l’on aura besoin de quelques dizaines de chirurgiens opérant par téléchirurgie, et de beaucoup plus de généralistes », argumente le Pr Sibilia.
Les directeurs d'UFR santé plaident pour que le 2e cycle – qui est l'objet d'une mission du Pr Dubois-Randé et de Quentin Hennion-Imbault, étudiant – favorise l'acquisition des compétences professionnelles plutôt que des connaissances. En clair, les stages devraient être plus nombreux, le cursus devrait compter davantage d'apprentissage numérique et reposer sur des projets pluriprofessionnels.
La conférence des doyens veut « sortir du tout ECN ». Les épreuves classantes nationales semblent avoir « montré leurs limites », relève le doyen de Strasbourg, elles « inhibent les projets professionnels des candidats », qui attendent d’abord de connaître la spécialité à laquelle ils pourront accéder avant d’y consacrer leur énergie. Les doyens envisagent une « filiarisation » accrue de ces examens, qu’ils veulent « plus souples et moins descendants », avec une dose de régionalisation. « Continuons à faire briller nos universités… elles ont aussi besoin d’une révolution », conclut le Pr Sibilia.
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