C’est un ordre du jour inhabituel que celui de la prochaine assemblée générale de l’Intersyndicat national des internes (ISNI), les 13 et 14 septembre.
Les internes devraient décider s’ils se lancent dans un mouvement de grève nationale sur la réforme de leur temps de travail. À l’automne 2012, les futurs médecins avaient foulé le pavé pour la liberté d’installation, puis contre les réseaux des mutuelles. Une nouvelle poussée de fièvre n’est pas impossible.
La pression est montée cet été. Le 31 juillet, sous la pression de Bruxelles pour qui la France ne respecte pas la réglementation sur le temps de travail des praticiens en formation, Marisol Touraine a transmis une copie de son projet. En 2013 déjà, la France avait été mise en demeure de se conformer au droit européen, qui impose un temps de travail hebdomadaire de 48 heures maximum aux internes. Selon une enquête nationale de 2012, les internes français travaillent en moyenne 60 heures par semaine. « La réforme proposée ne répond ni aux attentes des internes, ni aux injonctions européennes », a répliqué le président de l’ISNI, Emanuel Loeb.
Pétition
Dans son document, le ministère propose certes de réduire de 11 à 10 demi-journées par semaine les obligations de service (huit au titre de la formation pratique et théorique, deux pour la formation universitaire en moyenne sur le trimestre), toute demi-journée travaillée au-delà donnant droit à récupération. Mais pour l’ISNI, le projet « ne comptabilise pas comme temps de travail » toutes les obligations de service des internes et il ignore le statut des astreintes« dont aucun décompte précis ne peut être effectué ». L’ISNI voudrait transformer le samedi matin en garde, donner la possibilité aux internes de travailler trois demi-journées rémunérées en plus, sanctionner les établissements récalcitrants... Une pétition a été signée par plus de 6 000 internes. Une réunion est prévue fin septembre avec le cabinet de la ministre.
Le ministère de la Santé, qui n’a pas été en mesure de s’exprimer, peut miser sur la division des « juniors ». À l’inverse de l’ISNI, le président de l’Intersyndicale des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), Pierre-Antoine Moinard, estime que la plupart de ses propositions ont été reprises, autour de l’objectif central de réduire le temps de travail des internes. « Dubitatif sur les gesticulations de l’ISNI », l’interne brestois juge qu’« on ne réduira pas le temps de travail des internes en demandant à rémunérer les heures supplémentaires ».
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