Pour donner aux futurs généralistes le goût de l'exercice libéral, les pouvoirs publics veulent les former davantage hors de l'hôpital.
Lors de la grande conférence de la santé, le 11 février, le Premier ministre a affirmé à cet égard que « les labels universitaires des maisons de santé pluridisciplinaires devraient être délivrés rapidement ». Mais les choses traînent. « La loi de santé a bien prévu la labellisation des maisons de santé universitaires mais nous n'avons aucune nouvelle sur la parution des décrets d'application, déplore le Dr Anas Taha, président du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG). Cela commence à nous irriter. »
Une centaine de MSU
Les textes officiels tardant, plusieurs maisons de santé se sont autoproclamées universitaires. La première avait été inaugurée en septembre 2012 à Coulommiers, en Seine-et-Marne. De nouvelles structures ont vu le jour à Ruelle-sur-Touvre (Charente), Fontainebleau et Torcy (Seine-et-Marne). La dernière en date a été ouverte à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), où exerce le Dr Taha.
Selon les généralistes enseignants, les maisons de santé doivent répondre à plusieurs critères pour être labellisées : héberger des praticiens universitaires (idéalement un enseignant titulaire, ou dans un premier temps un associé), disposer d'un espace spécifique pour l'interne (bureau), assurer des soins de premier recours, la coordination, être impliqués dans la permanence des soins et dans des travaux de recherche…
« Avec cette labellisation, les MSU devraient bénéficier d'une subvention de l'ARS pour ces missions universitaires », revendique le Dr Taha. Marisol Touraine a promis une maison de santé universitaire par département. « Une centaine de maisons de santé pourraient effectivement rapidement obtenir ce label », estime le Dr Matthieu Calafiore, généraliste enseignant. Il souhaite que la future maison de santé dans laquelle il exercera, à Wattrelos (Nord), devienne un lieu de formation reconnu.
Le sésame universitaire n'est pas spécialement attendu par le Dr Pierre de Haas, président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS). « Toutes les maisons de santé sont des lieux de stage mais toutes n'ont pas un professeur de médecine générale ou un chef de clinique, explique-t-il. Et que se passera-t-il si ce professeur arrête d'exercer dans une MSU, on la "désuniversitarisera" ? »
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