La grande conférence de la santé, qui se déroulera jeudi 11 février au Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris, en présence de 350 à 400 acteurs et professionnels du secteur, devrait aboutir à une importante refonte des études médicales.
Le Premier ministre Manuel Valls dévoilera une feuille de route pour réformer le système de santé composée d'une vingtaine de mesures applicables à court et plus long terme. Selon nos informations, aucune annonce ne devrait porter sur la revalorisation du C ou sur la généralisation du tiers payant qui crispe la profession.
D'après l'entourage des ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, les propositions de réforme concerneront spécifiquement la formation des professionnels de santé (médicaux et paramédicaux).
Conformément aux récentes recommandations formulées dans son livre blanc par l'Ordre des médecins mais aussi par la conférence des doyens, le gouvernement devrait revoir les modalités du numerus clausus, pour répondre plus précisément aux capacités de formation des universités et des besoins des territoires.
« Nous ne réglerons pas le problème tout seul, déclare le Dr Patrick Bouet, président de l'Ordre. C'est impossible, l'Europe fait éclater le modèle du numerus clausus dans tous les pays. » L'accent sera également mis sur le numérique dans l'apprentissage et sur les stages en ambulatoire. L'objectif est de « conserver l'attractivité des professions de santé », nous confie-t-on dans l'entourage gouvernemental.
Davantage de passerelles pour diversifier le profil des futurs médecins
Les passerelles au sein des études médicales et paramédicales et « l'acquisition d'une culture commune entre les différentes filières » devraient également être encouragées. Dans une plateforme dont « le Quotidien » s'est procuré une copie, la conférence des doyens de médecine propose de décloisonner les études médicales, en ouvrant les études médicales à de nouveaux profils de candidats (aujourd'hui essentiellement issus des classes favorisées et titulaires d'un bac S avec mention).
Les doyens plaident pour une PACES moins spécialisée, avec des enseignements communs à d'autres licences. Les formations à l'exercice de la médecine sont aujourd'hui considérées comme « trop formatées et cloisonnées ».
Des mesures devraient être annoncées pour renforcer l'attractivité de certains territoires pour les professionnels de santé, « sans aller jusqu'à une répartition et une régulation des médecins sur les territoires, comme le veulent certains maires de petites villes », souligne un proche du Premier ministre.
Manuel Valls devrait également trancher s'il souhaite ou non une régionalisation des ECN comme le réclame l'Ordre. Pour entretenir et contrôler les compétences des professionnels, le gouvernement pourrait également introduire un système de « recertification » des futurs médecins tous les six ans.
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