Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, a réaffirmé ce jeudi matin sa volonté de supprimer tout tirage au sort dans les filières en tension, à compter de la rentrée 2018, et d'instaurer de nouvelles modalités d'accès à l'université.
Cette année, la plateforme d'admission post-bac (APB) a été particulièrement critiquée. 169 filières étaient en tension dont la première année commune aux études santé (PACES). « Il suffit qu'il y ait plus de candidats que de places dans une filière non sélective pour que ce soit le hasard qui décide des études supérieures suivies par un bachelier, a souligné la ministre ce jeudi. Celui-ci n'aura jamais la chance de défendre sa candidature, de mettre en avant sa motivation, ses projets et son parcours. Nous devons définitivement tourner la page du tirage au sort. »
Début juin 2017, un tirage au sort réalisé pour accéder à la PACES n'avait pu donner satisfaction à 1 004 candidats d'Ile-de-France, ayant placé cette filière en premier vœu. Une réunion de crise en présence des présidents, doyens et recteurs franciliens avait permis de trouver une solution rapide afin de rendre le cursus accessible à l'ensemble des bacheliers. Néanmoins, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) avait tiré la sonnette d'alarme et appelé la ministre à mener une réflexion sur les modalités d'accès à la PACES.
Expérimentations et prérequis
Cet été, Frédérique Vidal a engagé une concertation articulée autour de onze groupes de travail dont l'un est consacré à l'accès aux études de santé. « On observe des résultats encourageants sur les expérimentations » alternatives à la PACES, a d'abord noté la ministre. Les propositions du groupe lui seront remises le 19 octobre et publiées après la Toussaint.
Si elle écarte le principe du tirage au sort à l'entrée dans les filières universitaires, Frédérique Vidal a précisé ce mercredi ne pas « avoir de problème avec la sélection ». Lors de la première année, un « certain nombre d'étudiants échouent », constate-t-elle. « Personne n'a clairement indiqué quels sont les prérequis qui correspondaient aux cours. Il est essentiel que l'on informe les étudiants. Même s'ils veulent s'investir pour réussir, si ces étudiants n'ont pas les bases pour faire les exercices lorsque le premier cours ou les premiers travaux dirigés démarrent, de fait, ils sont en situation d'échec », argumente Frédérique Vidal.
Elle souhaite donc que les formations affichent les prérequis nécessaires. « L'objectif des prérequis est de mettre en évidence si, oui ou non, il y a correspondance entre ce que les étudiants ont fait avant et ce qu'ils veulent faire, souligne Frédéric Vidal. Si cette correspondance n'existe pas, nous pourrons mettre en place des formations de remédiation qui permettront à ceux qui sont motivés d'atteindre le niveau. »
Deuxième cycle, ECNi : du neuf en fin d'année
Ce n'est pas tout. La ministre de l'Enseignement supérieur a rappelé qu'une mission sur l'organisation du second cycle des études médicales et l'amélioration des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) devait rendre ses conclusions en décembre. Le travail mené par le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens de médecine, et Quentin Hennion-Imbault, ex-représentant de l'ANEMF, portera notamment sur l'acquisition des compétences cliniques et les modalités d'accès au troisième cycle.
Ce travail intervient alors que la réforme du 3e cycle fait couler beaucoup d'encre. La durée des diplômes d'études spécialisées (DES), les formations spécialisées transversales (FST), les options ou encore la transition entre l'ancien et le nouvel internat divisent encore les internes et le gouvernement.
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