Huit poids lourds du secteur hospitalier – dont les représentants de jeunes médecins – exhortent dans une tribune le gouvernement à placer l'attractivité médicale et territoriale au cœur de la prochaine réforme du système de santé, dont la présentation a été repoussée à l'automne.
La Fédération hospitalière de France (FHF), les internes (ISNI, ISNAR-IMG), les carabins (ANEMF), les doyens ainsi que les présidents de conférences nationales (directeurs de centres hospitaliers, présidents de CME de CH et de centres hospitaliers spécialisés) réclament dans cette tribune datée du 14 juillet un vrai « choc d'attractivité médicale ». Objectif : enrayer la pénurie record de praticiens, mise en lumière par les derniers chiffres du Centre national de gestion (CNG) : au 1er janvier 2018, 27,4 % des postes de praticien hospitalier temps plein étaient vacants.
Nouveaux métiers
Pour les signataires, dans un contexte de pénurie médicale, il faut d'abord en finir avec « l'asymétrie des contraintes et des rémunérations » entre les différents modes d'exercice (sujétions différentes liées à la permanence des soins et aux soins non programmés, sous-tarification des spécialités cliniques, écarts statutaires entre PH temps plein et à temps partiel, etc.). La mise en place d'une « véritable politique institutionnelle de management médical » est un second levier d'attractivité,.
Autre proposition pour libérer du temps médical : développer les protocoles de coopération entre professionnels, « encourager » la création de « métiers de coordination des parcours » ou encore s'appuyer sur les nouveaux infirmiers en pratique avancée (IPA).
Afin de casser la logique de silos, les auteurs de la tribune sont partisans du travail en « équipes médicales de territoire » et d'une « plus grande mixité des modes d'exercice et des parcours professionnels » entre la ville et l'hôpital. En parallèle, il importe de « renforcer » le lien entre l'hôpital et l'université pour rendre le secteur plus attractif.
La formation des jeunes médecins doit être repensée au plus proche des besoins de la population. Pour y parvenir, « structurons une offre de formation qui favorise les stages en centres hospitaliers, qui proposent une réelle plus-value d'apprentissage clinique et technique », défendent les hospitaliers et les juniors.
La méthode Deschamps à l'hôpital ?
La perspective floue d'une vaste réforme du système de santé (et de l'hôpital en particulier) met également en alerte l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH). Mais c'est surtout son énième report qui fait bondir le syndicat de PH. Dans un communiqué très critique (« La consternation succède au désarroi »), l'INPH déplore ainsi « l'absence de dialogue, l'absence de débats, l'absence de négociations ». « L'hôpital public brûle et Mme Buzyn regarde ailleurs », se désole l'organisation présidée par le Dr Racher Bocher.
Dans ce contexte, la psychiatre se plaît à ironiser : « une recette a pourtant apparemment fait ses preuves le 15 juillet dernier à Moscou : sens du collectif, fierté d'appartenance, valorisation du savoir faire, reconnaissance de l'engagement ». Ne reste plus qu'à appliquer la méthode Deschamps à l'hôpital !
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