Face à l'explosion du marché de la santé connectée – et plus généralement de l'innovation en santé – les formations universitaires et les écoles d'ingénieurs développent des filières spécialisées capables de fournir des profils très recherchés.
C'est le cas de l'École des Mines de Paris. À l'occasion d'une rencontre portant sur le décryptage des mutations du système de santé, des étudiants ingénieurs – et leur professeur – ont témoigné de l'engouement croissant des jeunes pour ce secteur d'activité mais aussi des difficultés d'y trouver sa place après l'obtention du diplôme.
« J'entends qu'on a besoin d'ingénieurs dans le domaine de la santé. Les étudiants n'ont pas de mal à trouver un stage mais pour la carrière il y a encore des freins, analyse Véronique Stoven, du centre de bio-informatique de l'École des Mines, qui développe des algorithmes pour analyser les données biologiques et chimiques. Au bout de cinq ans, des élèves reviennent vers d'autres spécialités car la santé reste la chasse gardée des médecins et pharmaciens ».
Sujets techniques et éthiques
La filière santé offre pourtant des débouchés nouveaux. « Il y a une évolution importante des besoins du secteur en mathématiques appliquées et en informatique qui confère une place aux ingénieurs », assure Véronique Stoven. Depuis plusieurs années déjà, les étudiants s'intéressent à la robotique médicale, aux « medtechs », « biotechs », ajoute l'enseignante.
L'École des Mines de Paris propose l'option « biotechnologie » et des ateliers sur les problématiques de la e-santé. Une quinzaine d'étudiants (sur des promotions d'une centaine) empruntent cette voie. « Les données de santé sont une mine d'informations mais elles sont très complexes à traiter en raison de leur volume et leur nature, explique Romane, étudiante. La plupart des développements mathématiques ou algorithmiques requis pour ces analyses ont été trouvés dans les années 2000 mais sont toujours en développement comme avec le "deep learning" ». Le développement de nouvelles solutions séduit les jeunes pousses, qui apprennent l'algorithmie et la gestion de données à l'école, souligne-t-elle.
Également étudiant à l'École des Mines, Martin confirme son intérêt pour le secteur de la e-santé, à la croisée de problématiques techniques et éthiques. « Si un dispositif d'aide au diagnostic se trompe, qui sera responsable ? Le médecin ? La société ayant conçu l'algorithme ? Nous ne pouvons pas y répondre aujourd'hui ».
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