LE QUOTIDIEN : Les derniers tests ont de nouveau été perturbés par des dysfonctionnements. Dans quel état d'esprit êtes-vous à trois mois des premières ECN informatisées ?
SÉBASTIEN FOUCHER : Les journées de lundi et mardi s'étaient bien déroulées et nous étions confiants. Mais les bugs et la suspension de l'épreuve de la LCA, mercredi, ont ravivé les craintes que nous avions déjà eues en décembre. L'épreuve de rattrapage, programmée le lendemain, a démarré avec du retard et a été perturbée par de nouvelles anomalies. L'épreuve est allée à son terme mais les conditions adéquates n'étaient pas réunies. Plus inquiétant, les bugs n'étaient pas de même nature le mercredi et le jeudi. Au départ, il s'agissait d'un problème dû au nombre de connexions simultanées. Le CNG et les prestataires ont fait le nécessaire pour que les candidats puissent ouvrir les deux textes de la LCA en même temps. Malgré tout, il y a eu des ralentissements dont l'origine demeure inconnue. La LCA est encore trop fragile etes étudiants sont stressés car ils n'ont aucune certitude.
Que recommandez-vous pour améliorer le déroulement des épreuves ?
Le timing est trop juste jusqu'à l'épreuve de juin pour organiser un nouveau test. Cette hypothèse a bien été évoquée mais le taux d'absentéisme serait trop important car nous entrons dans la dernière ligne droite avant les ECN. Nous préconisons une solution intermédiaire. Il s'agirait de remettre aux candidats les articles au format papier tout en les laissant répondre au QCM sur tablettes. Cela nous permettrait de surmonter les dernières difficultés et surtout de ne pas passer la LCA en juin sur une plateforme qui n'a pas été testée avec succès. Nous ne souhaitons pas nous retrouver dans la même situation qu'en 2013 où les étudiants avaient dû repasser l'épreuve de LCA à deux reprises. C'était une catastrophe. Il faut entériner une solution intermédiaire afin de sécuriser la LCA.
L’inquiétude est palpable chez les étudiants qui ont signé en nombre une pétition en ligne. Comment obtenir des garanties ?
En plus des problèmes techniques que nous venons d'évoquer, il faut s'assurer des bonnes conditions de passage des épreuves, de leur organisation dans les 34 centres d'examen et de la sécurisation de la plateforme. Nous avons eu des retours alarmants. Dans certaines facultés, des étudiants ont utilisé leur smartphone pendant les épreuves. D'autres arrivaient à se connecter à Internet avec leur tablette et des étudiants ont même été connectés aux sessions de leurs camarades ! On ne peut pas se permettre d'avoir ce genre de problème le jour J. Les doyens se sont montrés très à l'écoute des étudiants et nous ont apporté leur soutien la semaine dernière. Ils ont compris leur stress et l'enjeu de la sécurisation de la LCA. Leur communiqué a été vu plus de 40 000 fois sur le net et il a été très partagé. Cela témoigne de l'importance de leur position pour les étudiants. L'ANEMF aura rapidement rendez-vous au CNG pour faire le point sur tous ces sujets. Puis nous serons reçus aux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur avec les doyens pour entériner, ensemble, une décision sur la LCA. Il faut qu'elle soit unanime.
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