Les premières ECN informatisées se dérouleront du 20 au 24 juin prochain, a annoncé Marisol Touraine, devant les étudiants en médecine réunis en congrès à Lyon.
D’ici là, deux tests grandeur nature se dérouleront en décembre et en mars prochains. Jeudi dernier, 240 étudiants volontaires de 5e année ont expérimenté la lecture critique d’article (LCA) sur tablette à Strasbourg.
Enseignants et doyens vantent les mérites des ECN informatisées, plus simples à organiser, plus égalitaires et qui favorisent selon eux une meilleure réflexion des étudiants plutôt que le bachotage. Pour le Pr Jean-Pierre Vinel, doyen de Toulouse et président de la conférence des doyens, les ECNi ne sont pas « un gadget moderne mais transforment l’examen en le rapprochant de la réalité ». Au-delà des énoncés des questions et des simples photos, la numérisation des ECN permet en effet de faire entrer le multimédia dans l’examen, notamment avec de l’imagerie.
Les ECN informatisées doivent également permettre de simplifier l’organisation des épreuves – les étudiants plancheront dans leur faculté – d’éviter des manipulations complexes et de réduire les coûts, en généralisant notamment les corrections automatiques. Pour parvenir à ce résultat, toutes les facultés de médecine ont participé à l’élaboration des contenus et ont formé leurs enseignants à ces techniques. Une plateforme commune baptisée SIDES (Système informatique distribué d’évaluation en santé), nourrie par l’ensemble des facultés, offre aux étudiants des possibilités d’entraînement jusque-là inégalées.
Un an pour corriger les imperfections
Responsable des nouvelles technologies à la faculté de Grenoble très active dans l’informatisation des ECN, le Pr Daniel Pagonis a élaboré l’épreuve de LCA sur tablette soumise aux étudiants de Strasbourg. Ceux-ci ne se sont pas toujours sentis à l’aise avec cette version informatique. À l’issue de l’épreuve, plusieurs d’entre eux ont expliqué avoir été déroutés par cet examen blanc. Le surlignage sur écran était à leurs yeux imparfait et ils ont rencontré des problèmes de déroulement du texte et de retour en arrière. « Nous aimerions garder la possibilité d’avoir du papier, d’autant que nous nous sommes préparés, depuis deux ans, à l’examen de manière traditionnelle », explique Diane, étudiante à Strasbourg. Vuthy, carabin à Montpellier, est plus sévère : « Je ne vois pas très bien l’avantage de cette petite tablette, qu’il faut tout le temps rafraîchir et qui n’est pas adaptée à une lecture globale : apparemment, le système a surtout été conçu pour faire des économies, mais pas vraiment dans notre intérêt », assène-t-il.
L’Association nationale des étudiants en médecine de France soutient le projet SIDES mais redoute toutefois des imperfections et des bugs. Les prochains mois, avec les tests de l’hiver prochain, seront fondamentaux pour favoriser le bon déroulement des épreuves numérisées prévues dans moins d’un an.
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