À l’aube des changements de stages de mai, les services de réanimation franciliens ne font plus le plein. « En Île-de-France, il y a 56 postes non pourvus pour le prochain semestre en réanimation, sur 515 postes », nous confirme Alexandre Brudon, vice-président du Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris (SIHP). Chaque année, une vingtaine de postes restent tout de même délaissés en réa, « à Paris, il y a toujours eu plus de postes que d’internes », précise-t-il.
Ces 11 % de places vacantes ne sont pas une surprise pour Alexandre Brudon : « On voyait la situation se profiler depuis plusieurs semaines. » Alors que les internes sont en première lignes depuis un an, leurs semaines frôlent parfois les 100 heures de travail, selon l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI).
« Le dernier semestre a été d’une rudesse particulière. Contrairement à la première vague, qui a duré 2 ou 3 mois, nous subissons depuis plus de 6 mois », alerte Alexandre Brudon. Des internes exsangues, qui appellent aujourd’hui à un stage plus calme. « La réa est très prenante, notamment lorsqu’on la découvre pour la première fois. »
70 % des prescriptions
L’impact de la pandémie sur les stages en réanimation semble pourtant se faire sentir uniquement en Île-de-France, « les autres régions ne subissent pas le même phénomène, certains services de réanimation sont même plutôt surstaffés », commente le vice-président du SIHP.
L’usure des internes se fait également ressentir au niveau du choix du CHU. Certains services parisiens, réputés difficiles, sont délaissés au profit d’un environnement plus tranquille. C’est le cas de Bichat (Paris), « pourtant renommé », qui peine cette année à faire le plein. « Les urgences de Bichat sont connues pour avoir un rythme important, avec des gardes plus lourdes et nombreuses, les internes n’en veulent plus », analyse Alexandre Brudon.
Urgence, médecine interne ou rhumato sont également impactés, inquiétant les chefs de service qui craignent une désorganisation. « Les internes font tourner les services, réalisant 70 % des prescriptions », rappelle Alexandre Brudon. Selon lui, l’impact devrait également se faire ressentir sur les jeunes seniors, qui se concentreront plus sur le travail clinique, au détriment de la formation de la recherche.
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