Alors que le gouvernement doit présenter début 2021 son projet de loi grand âge et autonomie, treize associations d'étudiants en santé* et d'internes en médecine ont publié la semaine dernière 33 mesures afin d'apporter leur contribution aux travaux en cours et faire bouger les lignes.
Côté formation, les jeunes proposent de sortir – enfin – des CHU pour participer à des stages en EHPAD, dans les hôpitaux de proximité, en ambulatoire aux côtés d'un maître de stage (MSU) avec orientation gériatrique, dans les équipes mobiles de gériatrie, en HAD, etc. Mais pour ce faire, le nombre d'encadrants doit être au rendez-vous. « De nombreux stages en gériatrie sont proposés aux étudiants en santé, mais leur qualité n’est pas à la hauteur », notent les associations. Autres pistes à explorer pour développer des actions de prévention auprès des seniors : le service sanitaire. Au rayon des initiatives intéressantes, les jeunes kinés de la FNEK ont créé « Bouge ton EHPAD », un programme de lutte contre l'isolement des personnes âgées.
Si étudiants et internes veulent sortir des facs, ils ne sont pas contre l'idée d'y faire venir patients experts, aidants et professionnels de santé spécialisés pour être davantage sensibilisés aux problématiques du grand âge.
Pour ce qui est de la prise en charge de ces patients fragiles à l'hôpital, les jeunes, qui saluent le travail des médecins généralistes et internistes dans les services de médecine polyvalente, appellent à la création d'une formation spécialisée transversale (FST) dans cette discipline, qui allongerait d'un an l'internat de médecine générale et « offrirait une voie reconnue pour les internes de médecine générale souhaitant exercer en milieu hospitalier, ou souhaitant s’orienter vers un exercice mixte, partagé entre la ville et l’hôpital ».
Visite pharmaceutique
Parmi les autres propositions, les juniors veulent créer des consultations de prévention en médecine générale à 60 euros pour les patients de 45, 65, 75 et 85 ans, afin d'aborder et d'anticiper la perte d'autonomie. « On discuterait des directives anticipées, de la vaccination, on dépisterait les premières fragilités via l'outil de l'OMS Icope, très peu développé en France, et on orienterait le patient âgé vers l'orthophoniste, l'ergothérapeute ou d'autres professionnels si nécessaire », détaille Morgan Caillault, président des internes de médecine générale (ISNAR-IMG).
Afin de libérer du temps au médecin de famille, ils suggèrent de créer un forfait de retour à domicile de la personne âgée en sortie d’hospitalisation pour les kinés, les infirmiers et les ergothérapeutes. Ils proposent enfin de faire intervenir le pharmacien au domicile du patient et de créer un acte de « visite pharmaceutique » pour réaliser un bilan partagé de médication à la demande du généraliste.
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