Créer des passerelles tout en soutenant la démographie médicale en tension : c’est le double objectif du dispositif des assistants spécialistes à temps partagé (ASTP). Depuis 2018, la gestion des postes financés par des crédits d’Assurance-maladie (à travers les missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation, les Migac) s’est enrichie. En plus des traditionnels postes d’assistants spécialistes à temps partagé « entre établissements de santé » ouverts annuellement depuis des années, ont été créés des postes d’assistants spécialistes « ambulatoires » afin de renforcer le lien ville-hôpital mais aussi des postes d’assistants spécialistes à temps partagé spécifiquement dédiés à l’Outre-mer.
Une note d’information de la DGOS (ministère), parue au Bulletin officiel du 31 juillet, précise les caractéristiques de ces trois catégories de postes ainsi que la répartition des 380 postes ouverts et financés (au total) pour la période 2024-2026.
L’assistant spécialiste à temps partagé s’inscrit dans une activité de deux ans. Il assure des missions cliniques et des activités pédagogiques, d’enseignement et de recherche. Toutes les spécialités peuvent être concernées. L’assistant partagé pourra accéder au statut de praticien hospitalier (PH) par concours sur titre. Ce dispositif permet ainsi de créer plusieurs dizaines de postes « passerelles » entre l’internat et l’installation ou le recrutement en établissement hospitalier.
250 postes directement « entre établissements »
Parfaire la formation post-internat, favoriser l’exercice hors CHU, consolider les équipes médicales des établissements de santé en difficulté de recrutement, favoriser la coopération… Les objectifs poursuivis ne connaissent pas d’évolution par rapport aux dispositions en vigueur les années précédentes. Il s’agit en particulier de soutenir les établissements où les ressources médicales font défaut. Pour la promotion 2024-2026, le financement de 250 postes d’assistants spécialistes à temps partagé entre établissements de santé (par exemple CHU/CH ou CH/CH) est ouvert. La région la mieux pourvue est les Hauts-de-France (44) alors qu’il n’y a par exemple que dix places en Occitanie et 11 en Île-de-France.
80 postes pour muscler le lien hôpital/ville avec des consultations avancées
Deuxième formule, les assistants spécialistes à temps partagé entre structures ambulatoires et établissements de santé, avec le financement de 80 postes pour la promo 2024-2026. Cette fois, c’est la région francilienne qui est la mieux dotée avec près du quart des affectations (18).
Ce dispositif encourage les jeunes médecins à développer un exercice mixte entre un hôpital et un centre de santé, une maison de santé pluridisciplinaire ou même un cabinet libéral. Objectif : appréhender dès le début de carrière des formes variées d’exercice (après des études médicales encore très hospitalo-centrées), encourager les installations en ville et renforcer le lien ville-hôpital. Ce dispositif se veut complémentaire de celui du recrutement de « 400 médecins généralistes dans les territoires prioritaires » (issu du plan Ma Santé 2022). Il est donc ouvert à l’ensemble des spécialités médicales – hors médecine générale. Les jeunes médecins sont recrutés sous le statut d’assistants hospitaliers et affectés et rémunérés pour la totalité de leur temps de travail par le CHU partenaire. L’exercice au sein de la structure ambulatoire, à hauteur de 50 % minimum, est réalisé sous la forme de consultations avancées. Une convention cadre le projet auquel l’assistant spécialiste participe. L’objectif est, là encore, de soutenir des initiatives en zone déficitaire dans les spécialités médicales concernées ainsi que dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).
50 renforts pour les territoires ultramarins
Enfin, troisième formule, les assistants spécialistes à temps partagé à exercice en Outre-mer héritent de 50 postes dont 15 en Guyane et autant à Mayotte. Le principe ? Les jeunes médecins s’engagent à exercer leur assistanat, une année au moins et deux dans le meilleur des cas, dans un établissement de santé ultramarin, hospitalo-universitaire ou non, ou dans une structure ambulatoire située en Outre-mer.
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