« Nous refusons des malades toutes les 3 heures », a lancé Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique de l'hôpital Robert Debré sur France Info le 27 octobre. Suite à une lettre ouverte signée par 4000 soignants le vendredi 21 octobre (voir ici) adressée au président de la République dénonçant la saturation des services pédiatriques hospitaliers, le gouvernement a réagi le lendemain en octroyant une enveloppe de 150 millions d'euros et l'activation de plans blancs. Selon Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, l'épidémie précoce de bronchiolite est l'une des causes des difficultés rencontrées par les soignants. Selon François Braun, ce plan devra permettre « une hausse du personnel, à condition qu'on en trouve ». Le ministre de la Santé et de la Prévention a mis en cause le choix des parents qui préfèrent s'orienter vers les urgences, alors que cette pathologie peut être prise en charge en ville par les médecins libéraux : « Que l'on soit inquiet, c'est normal, mais appelez le 15 et le Samu. » Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargé de l'Organisation territoriale et des Professions de santé compte sur la solidarité entre les hôpitaux et la médecine de ville. Et dit « travailler sur l'ouverture plus prolongée le soir des maisons médicales de garde ». Au-delà de la saturation liée à l'épidémie de bronchiolite, les soignants évoquent des difficultés structurelles, qui sont le résultat d'« une inaction politique irresponsable ». Quelles sont leurs revendications ?
« Même dans notre sommeil, nous veillerons sur eux au détriment de notre santé »
Outre la pénurie des personnels formés, ils dénoncent l'inadaptation de leurs conditions de travail et de la prise en charge ainsi que des transferts éloignés d'enfants, ce qui entraîne des éloignements de leur domicile de plusieurs centaines de kilomètres. Ainsi, « plus de 15 enfants parisiens ont été transférés hors région, à Reims, Rouen, Amiens, Orléans, alors que leur situation médicale était critique ». Et de conclure : « L’hiver passera, nous ne dormirons pas, même dans notre sommeil nous veillerons sur eux au détriment de notre santé. Certains d’entre nous partiront, encore, les internes désabusés quitteront l’hôpital dès leur formation terminée, les jeunes infirmier-es changeront de métier, découragés. D’autres lits fermeront dans l’indifférence, la santé des enfants continuera à se dégrader, insidieusement, sous nos yeux mais sans jamais apparaître dans les tableurs Excel que vous consultez. »
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