Inscrits en licence à l’Institut français des soins infirmiers (Ifsi) de l'Université d'Aix-Marseille, ils ont perdu « jusqu'à six points de moyenne » après une « harmonisation » de leur note qui prend davantage en compte le classement de l'étudiant dans sa filière que ses résultats bruts, a déclaré jeudi 22 août leur avocat devant le tribunal administratif de Marseille.
« On ne prend pas les meilleurs au concours, mais les meilleurs de chaque L.AS », a regretté Me Marc Bellanger, évoquant ces élèves en licence accès santé (L.AS), l'une des deux voies d'accès aux études de médecine depuis la réforme de 2019.
Jusqu’à six points en moins sur la moyenne
Cette filière comprend une licence classique en tant que majeure, complétée par une « mineure santé » commune à tous les étudiants. Ainsi, ils peuvent à la fois suivre des études de droit, de géographie ou de sport… et postuler pour médecine. Pour 2023-2024, les étudiants en L.AS d'Aix-Marseille étaient issus de 57 licences différentes, conformément à la réforme qui était d'introduire des profils variés en médecine.
À l’issue du premier semestre, les étudiants devaient décider de postuler ou non au concours d'entrée en deuxième année de médecine, en sachant qu'ils n'ont que deux tentatives possibles. Par souci d'équité entre les différentes licences, « une méthode d'harmonisation est appliquée à tout le monde », selon les avocates de l'Université, afin de classer les étudiants. Cette harmonisation, réalisée à partir du rang de l'étudiant dans sa promotion, a pour objectif « de prendre les meilleurs, toutes disciplines confondues ».
Un système jugé injuste : ainsi, même si le dernier en licence infirmière (Ifsi) a eu plus de 13,5 de moyenne, son mauvais classement dans sa promotion a réduit à néant ses chances d'intégrer médecine…
Système de notation injuste ?
« J'avais 16,23 de moyenne au premier semestre, raconte Yoni Schemba, un des étudiants candidats requérants. Je me suis donc dit que j'allais tenter les concours ». Problème : après le deuxième semestre, sa moyenne harmonisée a été rabaissée à 12.
La licence Ifsi « est la formation la plus proche des études de médecine, et pourtant elle se retrouve la plus pénalisée », a déploré Me Bellanger, soulignant que cette formation oblige les étudiants à suivre un certain nombre d'heures de stage en milieu médical, « soit autant de temps en moins pour réviser ».
Sur les 46 des 70 étudiants en Ifsi inscrits au concours, seuls huit ont été admis en deuxième année de médecine, huit autres ont pu se présenter aux oraux. S'ils avaient intégré d'autres licences, plus éloignées de médecine, leur classement aurait été meilleur, ont déploré certains étudiants auprès de l'AFP après l'audience.
Pour contester ces injustices, ce groupe d’élèves infirmiers s’était déjà mobilisé en juin devant la faculté de médecine de la Timone, à Marseille, pour protester contre le système « injuste » d’accès en deuxième année de médecine. Deux de ces étudiants, rejoints plus tard par une grande partie de leur promotion, avaient engagé une procédure judiciaire pour contester ce système de notation « injuste ».
Le tribunal administratif de Marseille rendra sa décision le 28 août.
A.F. (avec AFP)
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