Le paysage de la gynécologie-obstétrique se trouve dans un paradoxe : alors que le nombre d'internes a fortement augmenté dans cette spécialité depuis les années 2000, le nombre d'internes reste encore largement insuffisant, selon une étude réalisée par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) publiée le 18 novembre dernier. En cause, les jeunes praticiens ne souhaitent plus travailler comme leurs aînés. Ils revendiquent une diminution de leur temps d'exercice. Cette évolution est d'ailleurs déjà enclenchée. De plus, l'environnement hospitalier, qu'il soit public ou privé, ne correspond plus à leurs attentes. Résultats, seuls la moitié des internes formés à la gynécologie-obstétrique se disent prêts à poursuivre une activité de garde. Cela se voit dans les chiffres, où l'arrêt de la participation à la permanence des soins intervient quelques années après l'internat. Quels sont les facteurs de risques ? Ils vivent au quotidien une surcharge de travail, un nombre élevé de gardes, une désorganisation des équipes, un poids émotionnel trop important, sans compter les menaces sur le médico-légal. Conséquence, la majorité des jeunes praticiens exerce en cabinet, souvent à temps partiel.
Objectif, former 260 internes chaque année
En témoigne une enquête nationale menée par le syndicat : 91 % des maternités de moins de 1 000 naissances, 48 % des établissements de 1 000 à 2 000 naissances et 8 % de ceux de plus de 2 000 naissances connaissent des tensions dues à l'insuffisance du nombre de praticiens, un nombre de gardes trop élevé et un recours régulier à l'intérim. Parmi les recos du rapport, le syndicat réclame une nouvelle hausse du nombre d'internes, à savoir en former 260 par an. Concernant la permanence des soins (PDS), une meilleure attractivité (rémunération) et un redimensionnement des équipes permettront de diminuer le recours à l'intérim. Parallèlement, la politique de concentration des sites de PDS pourra être poursuivie, mais en adaptant cette dernière à « une activité territoriale réglée ». Rappel des rapporteurs : « Il n'est pas question de concentrer les soins urgents au sein de quelques grandes maternités, certains sites isolés seront certainement à maintenir en raison de problèmes d'accessibilité. »
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