LE QUOTIDIEN : Quel est le rôle d’un tuteur ?
Dr THOMAS PINTO : Au cours de leur DES de médecine générale, les internes vont être amenés à rédiger des traces d’apprentissage. Le tuteur, qui est un enseignant universitaire, va être en quelque sorte la personne-ressource de l’étudiant. Son rôle va être de l’accompagner pendant son cursus et de vérifier l’acquisition de ses compétences. L’interne peut par exemple solliciter son tuteur sur des situations rencontrées en stage pour avoir un regard extérieur sur son travail. Le rôle du tuteur va alors être de conseiller l’étudiant pour qu’il monte en compétences et qu’il améliore sa pratique. Aujourd’hui, ce type de tutorat est installé dans quasiment tous les départements de médecine générale.
Pourquoi avoir proposé cet atelier ?
Étant moi-même assistant hospitalo-universitaire et tuteur depuis quatre ans, je me rends compte que les internes rencontrent de nombreuses difficultés pendant leur cursus. Il peut s’agir de problématiques organisationnelles ou personnelles, voire d’apprentissage, à des degrés de gravité très variable. Il arrive aussi que les internes éprouvent une perte de sens et d’intérêt au métier. Lorsqu’on est tuteur, gérer ce type de situations et répondre aux problématiques des internes peut être très compliqué. L’idée de cet atelier était donc de donner aux généralistes enseignants des clés pour qu’ils puissent repérer plus facilement les étudiants en difficulté et agir précocement afin que l’internat se passe au mieux.
Justement, quels sont les signes d’alerte à prendre en compte ?
Un interne qui ne va pas donner de nouvelles, ne répond pas aux mails ou n’écrit pas ses traces d’apprentissage envoie des signaux importants à ne pas négliger. Il faut aussi garder en tête que certains internes sont plus sujets aux difficultés. Je pense notamment aux étudiants pour qui le français n’est pas la langue maternelle, qui vont davantage être confrontés à des difficultés d’apprentissage. D’expérience, on constate aussi que certains jeunes issus d’autres spécialités que la médecine générale – ayant fait valoir leur droit au remords – rencontrent plus d’obstacles au cours de leur DES.
Quelles sont les ressources à mettre en œuvre ?
Avant toute chose, il est primordial de faire prendre conscience aux internes concernés de leurs difficultés. Rien que par le dialogue, le tuteur peut apporter des solutions à son « tutoré ». Si l’enseignant ne parvient pas à activer les ressources nécessaires pour aider son étudiant, il peut prévenir le département de médecine générale (DMG). Souvent, les tuteurs ont eux-mêmes des tuteurs qui peuvent leur apporter une aide précieuse par leur expérience.
Il peut aussi s’avérer pertinent de contacter les maîtres de stage de ces jeunes médecins pour tenter d’avoir toutes les cartes en main afin de comprendre leur situation. Lorsque les difficultés rencontrées par les internes sont très importantes et entraînent de la souffrance psychologique, il est nécessaire de les orienter vers des cellules de soutien rattachées aux facultés – ou tout simplement de leur conseiller d’aller consulter un médecin. Les syndicats d’internes sont aussi des interlocuteurs vers qui orienter ces jeunes.
Nouveau bureau pour Reagjir !
Réuni dimanche à Angers suite à ses 12e rencontres nationales, le conseil d’administration de Reagjir a renouvelé son bureau. Seul candidat en lice, le Dr Raphaël Dachicourt a été reconduit à la présidence. Le Dr Killian Thomas, généraliste remplaçant, a été élu premier vice-président. Le Dr Olivier Cadiou a lui été nommé secrétaire général. Un nouveau poste de vice-président aux jeunes médecins salariés a été créé. Il sera occupé par le Dr Céline Coquemont, généraliste en exercice mixte.
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