Friture sur la ligne entre HU et doyens. À un peu plus de trois semaines des examens cliniques objectifs et structurés (Ecos nationaux, une des épreuves pour l’accès à l’internat) qui auront lieu les 28 et 29 mai dans toute la France, la menace d’une grève des praticiens hospitalo-universitaires plane toujours, irritant fortement les doyens de médecine garants de la bonne tenue de ces épreuves.
Fin avril, le Syndicat des hospitalo-universitaires (SHU) a officiellement appelé à la grève des Ecos, une manière de contester la réforme des retraites hospitalo-universitaires votée par le Parlement en décembre 2023. Or, l’enjeu est de taille puisque de nombreux praticiens sont censés y participer en tant qu’examinateurs.
Préjudice
Face à cette situation de blocage, la Conférence des doyens (CDD) remet les points sur les « i ». « La CDD respecte naturellement le droit de grève mais considère néanmoins que la grève des Ecos est une action inappropriée, lit-on dans un long communiqué diffusé le 6 mai. En effet, cette modalité d’action proposée par le SHU est dirigée contre nos étudiants déjà sous pression du fait de cette nouvelle modalité d’examen ».
Pour les Prs Benoît Veber et Bruno Riou, respectivement président et vice-président de la Conférence nationale des doyens, le boycott de cet examen – qui représentera 30 % de la note finale pour l'affectation des futurs internes (60 % pour les EDN et 10 % pour le parcours étudiant) – est de nature à pénaliser gravement les jeunes apprentis médecins. « C’est un enjeu déterminant pour l’orientation professionnelle de nos étudiants, écrivent-ils. Son blocage constituerait pour eux un préjudice sans commune mesure ».
L’analyse des Ecos tests de mars dernier a en effet montré « un impact réel des notes aux Ecos sur le classement final des étudiants. Ne pas pouvoir leur faire passer cette épreuve aura donc une conséquence certaine sur leur classement ». D’ailleurs, « nous savons tous qu’il sera quasiment impossible de reprogrammer cette épreuve », alertent les doyens. Selon un récent sondage « non partisan » auquel ont répondu 1 161 HU, près d’un praticien sur deux (45,2 %) envisage de boycotter l’épreuve.
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