La procédure d’appariement officielle n’a pas encore commencé mais certains néo-internes s’inquiètent déjà de ne pas obtenir leur spécialité rêvée !
Et pour cause. Cette année, le nombre de postes d’internat ouverts a été drastiquement réduit. Au total, 7 974 postes (dont 285 contrats d’engagement de service public – CESP) seront accessibles à la rentrée, contre 9 484 ( 252 réservés aux signataires d'un CESP) l’an passé. Cela représente une diminution significative de 1 500 postes.
Un recul du nombre de postes d’internat lié au contexte
Un coup de rabot important, mais cohérent. En effet, avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’accès à l’internat – qui a introduit une nouvelle épreuve orale, les fameux Ecos (30 % de la note finale) –, certains étudiants ont préféré redoubler leur cinquième année pour ne pas risquer d’essuyer les plâtres de cette réforme.
En plus de ces redoublants, plus de 250 étudiants n’ont pas obtenu la note requise de 14/20 aux épreuves dématérialisées nationales (EDN), tandis qu’environ 60 carabins n’ont pas décroché la moyenne aux Ecos, seuil pourtant nécessaire pour accéder à la procédure d’affectation.
Conséquence : 1 000 internes manqueront à l’appel à la rentrée prochaine. Le recul général du nombre de postes ouverts cette année est donc contextuel et a été calculé pour répondre à l’effectif réel des futurs internes. Autrement dit, le nombre de postes ouverts a été adapté au nombre d’étudiants reçus à l’internat, pour éviter une répartition disproportionnée des internes dans certaines villes ou certaines spécialités.
Une pétition pour lancer l’alerte
Sauf que cette situation est perçue comme profondément injuste par certains carabins. Soutenus par leurs aînés, ils sont nombreux à faire part de leur désarroi sur les réseaux sociaux.
Le 8 août, une pétition étudiante réunissant à ce jour près de 4 500 signatures a même été lancée pour dénoncer « l’inaccessibilité à de nombreux postes de spécialité ».
« Nous, étudiants en sixième année de médecine, alertons de la profonde injustice dont nous sommes victimes. Les postes proposés pour l’internat ont été diminués (…) sans toutefois prendre en compte la force des demandes pour certaines spécialités, lit-on. À titre indicatif et non exhaustif, les postes de chirurgie plastique et reconstructrice ont été diminués de moitié, tandis que la médecine générale à Bordeaux l’a été de 20 % », est-il donné en exemple. Contre toute attente, le nombre de postes en chirurgie pédiatrique est, lui, resté inchangé, est-il encore précisé.
Selon Hélène Herubel, auteure principale de la pétition, les rangs limites pour accéder à la plupart des spécialités auraient d’ailleurs avancé de « 1 000 places au moins » par rapport à l’an passé. À titre d’exemple, un étudiant désireux de faire un internat de chirurgie digestive à Paris doit aujourd’hui être classé parmi les premiers 23 % de sa promotion, contre 35 % l’an dernier.
Dans ce contexte, « trop d’étudiants devront choisir une spécialité par dépit, dans laquelle ils seront moins investis, et la qualité de leurs soins en pâtira », dénoncent les auteurs. « En ne réagissant pas à cette fermeture de postes, nous donnerions raison à tous ceux qui ont redoublé pour éviter de faire partie de notre promotion “crash test”, raison à ceux qui ont préféré faire médecine dans d’autres pays, raison à tous les jeunes qui renoncent à ces études pour leur difficulté et le manque de considération envers nos projets professionnels », résume le collectif, qui réclame de toute urgence la réouverture de postes.
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