Salle (quasi) comble ce mercredi 29 novembre dans l'amphithéâtre du Centre des congrès de Lyon. À l'occasion du 23e congrès du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) - qui célèbre cette année son 40e anniversaire - près de 3 000 généralistes et internes ont assisté à la plénière d'ouverture du congrès.
L'occasion pour le Pr Olivier Saint-Lary, à la tête de l'institution depuis décembre 2020, de revenir, lors d'un discours d'ouverture (ovationné), sur la genèse de la structuration de la médecine générale dans sa dimension universitaire.
Le rêve de quelques médecins généralistes visionnaires
« Il y a précisément 40 ans, a-t-il rappelé, quelques médecins généralistes visionnaires, ont fait un rêve : celui de construire le contenu disciplinaire de la médecine générale et de l’enseigner à l’université. Et alors que tous les vents soufflaient en sens contraire, a-t-il poursuivi, nous devons aujourd'hui à quelques pionniers, et à leur inextinguible envie de créer du lien entre la médecine générale et l’université, la chance d’être réunis ici aujourd’hui. »
Rappelant les différentes étapes qui ont jalonné l'histoire de la discipline (nomination des premiers enseignants associés en médecine générale en 1991, création du DES de MG en 2004 etc.), le professeur de médecine générale a salué « le chemin parcouru depuis la création du CNGE en 1983 ». « Aucune de ces avancées ne s’est faite sans difficulté et chaque réforme a bouleversé les équilibres existants et a parfois suscité de vives réticences », a-t-il admis.
Exit la coercition
Aujourd'hui, avec la 4e année d'internat « une nouvelle étape historique est en train d’être franchie ». « Cette phase de consolidation va renforcer la qualité de la formation des futurs médecins généralistes en permettant, à l’instar des 43 autres spécialités de doter la MG de trois phases de DES pour améliorer le caractère professionnalisant de la discipline », a défendu le président du CNGE.
Face aux futurs confrères, il n'a laissé la place à aucun doute. Cette année supplémentaire « doit constituer un levier afin de faciliter l’installation mais ne doit jamais céder aux sirènes de la coercition », a-t-il pesé. Conscient des doutes et des inquiétudes générées par cette évolution, le professeur de médecine générale a aussi insisté sur la nécessité « d'apporter aux internes toutes les réponses dans les meilleurs délais ».
La mission relative à l'ajout d'une 4e année dont il fait partie devra, dans les prochains mois, « définir le plus précisément possible les modalités d’applications du nouveau DES et répondre à l’ensemble des remarques formulées ».
Invité à prendre part à cette plénière, le Pr Benoît Veber, président de la Conférence des doyens, a quant à lui salué la pédagogie innovante engagée par les enseignants de médecine générale depuis la création du CNGE. « La médecine générale est une discipline qui a écrit ses lettres de noblesse en pédagogie », a-t-il bien volontiers reconnu.
Divergences
L'ajout d'une 4e année au DES de médecine générale sera « un nouveau défi pour la discipline », a-t-il déclaré. « Mais même s'il y a encore des divergences sur les modalités de rémunération des internes, cette évolution est une très bonne opportunité et aboutira à une amélioration de la qualité de la formation ». « Le semestre libre proposé dans la maquette est un atout majeur et permettra de donner une couleur particulière à la formation des internes », a-t-il enfin conclu.
Sans donner de gages très concrets aux conférenciers, le ministre de la Santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, a fait une apparition fugace dans une vidéo de quelques minutes diffusée lors de la session. « C'est dans l'objectif de donner à la médecine générale les moyens de remplir toujours au mieux sa mission que nous portons, avec Sylvie Retailleau, cette réforme pédagogique importante. C'est un signal fort qui va participer à renforcer l'attractivité et la reconnaissance de la discipline. C'est aussi une étape importante pour consolider l'organisation des soins primaires dans notre pays », a-t-il déclaré, assurant que les textes d'application manquants seraient publiés dans les meilleurs délais.
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