Opération séduction des élus normands à l’intention des futurs généralistes. Ce jeudi 29 février, à l’occasion de la plénière d’ouverture du congrès du syndicat des internes de médecine générale (Isnar-IMG) – à laquelle environ 400 internes ont assisté (800 sont attendus sur deux jours, NDLR) – les élus ont, tour à tour, vanté les mérites de leur territoire auprès des jeunes. « Rouen, c’est comme Paris mais en beaucoup mieux ! Les loyers sont moins chers, les paysages sont plus verts et c’est une ville où la culture est très bien implantée, a souligné Nicolas Mayer-Rossignol, maire (PS) de la ville portuaire. C’est aussi là où Thomas Pesquet, Tony Parker et David Trezeguet sont nés ! », a ajouté l’élu sous les rires amusés des internes présents dans la salle.
Falaises, espaces naturels, musées, cidre, et goutte cauchoise »
Claire Guéroult, vice-présidente du conseil départemental de Seine-Maritime
À plus grande échelle, « le département de la Seine-Maritime présente de nombreux avantages, a élargi Claire Guéroult, vice-présidente du conseil départemental. Il suffit de penser à nos 130 km de façade maritime, nos falaises, nos espaces naturels, la vallée de la Seine, la richesse de notre patrimoine culturel, nos pistes cyclables balisées, nos musées – héritages des Impressionnistes, notre cidre, notre bière, notre fromage ou notre goutte cauchoise, bien meilleure que le calvados ! », a-t-elle encore énuméré.
L’ARS sera à vos côtés et à votre écoute
Sébastien Delescluse, directeur adjoint
Sur le plan de l’organisation territoriale de santé, les élus ont également avancé leurs pions. « Nous avons un CHU très attractif et un campus santé dynamique. D’ailleurs, la métropole Normandie finance des postes de PU-PH en fonctionnement à hauteur de 500 000 euros par an. À ma connaissance, aucune autre municipalité ne fait ça en France, c'est un financement qui relève normalement de l'Etat », a mis en avant le maire de la ville aux 100 clochers, devant le parterre de futurs généralistes.
De son côté, le directeur adjoint de l’agence régionale de santé (ARS) Normandie, Sébastien Delescluse, a donné des gages aux futurs Drs Juniors. « Dans le cadre de la 4e année d’internat médecine générale, l’ARS sera à vos côtés et à votre écoute. Nous serons le plus pragmatique possible pour vous accompagner pendant cette année supplémentaire de formation », a assuré le médecin de santé publique. « Un soutien dans la recherche de logements durant vos stages et une mise en relation avec des séniors pourra être proposé », a renchéri la vice-présidente du conseil départemental, Claire Guéroult.
Aides aux démarches, travail pour le conjoint : tout est possible !
Côté installation, la collectivité de Seine-Maritime a aussi tenté de convaincre. « Notre accompagnement pourra prendre la forme d’aides dans les démarches administratives ou de coups de pouce pour aider votre conjoint à trouver du travail. Nous sommes parfaitement conscients que s’installer, c’est un projet de vie collectif. Autrement dit, une idée qui se conçoit à plusieurs ! » La vice-présidente du département de Seine-Maritime, postée à son stand d’exposition, se montre transparente. « C’est clair que ce type d’évènement est une belle opportunité pour nous, élus, de recruter des étudiants en médecine. L’idée est à la fois de convaincre ceux qui y sont déjà d’y rester et d’inciter les autres à venir ! »
Avec seulement 73,44 médecins généralistes libéraux pour 100 000 habitants – ce qui fait d’elle la troisième région de France métropolitaine la moins bien dotée en matière de densité, derrière le Centre-Val de Loire et l'Ile-de-France (Drees) – la Normandie est confrontée à un enjeu majeur de recrutement. Dans ce contexte de démographie en souffrance, si le département de Seine-Maritime rencontre autant de succès que sur son stand – dont l’affluence a été dopée par la dégustation de goutte cauchoise et de tournées de petits fours – la collectivité aura tout gagné. Mais la concurrence était rude ce jeudi au congrès de l’Isnar-IMG… De Mayotte au Tarn, en passant par les Vosges ou la Mayenne, plus d’une trentaine de collectivités sont représentées au congrès des internes de médecine générale. Toutes bien déterminées à séduire de futures recrues.
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