Le 9 juillet 2021, Simon Guermonprez, 19 ans, étudiant en première année de médecine, décédait accidentellement à l’issue d’une soirée d’intégration après avoir été percuté par un camion sur l’A27.
Lors de la fête, le jeune homme, tout juste admis en deuxième année, avait pris part à un rituel où il avait, selon ses parents, été forcé à consommer de grandes quantités d'alcool (pas moins de neuf doses en moins de deux heures). Cette consommation excessive – alors qu’il n’en avait pas l’habitude – l’avait conduit à un état extrême d’ébriété.
Laxisme de l’université ?
Depuis ce tragique événement, les parents de Simon se sont engagés dans un combat pour connaître la vérité et faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de leur fils.
Après près de trois longues années d'attente, ils touchent enfin au but. Dans un post publié le 9 août sur son compte Facebook, le père, Daniel Guermonprez, écrit : « Nous venons effectivement de recevoir les rapports après trois ans d'enquête de la police judiciaire. Les faits sont accablants pour les organisateurs, et le procès pénal pour bizutage aura lieu en septembre. Les manquements de la faculté de médecine, dénoncés par les inspecteurs de l'IGESR [Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, NDLR], sont également édifiants (…) La faculté de médecine aura aussi à en répondre [lors du procès, NDLR] », a-t-il notamment indiqué.
Contacté par Le Quotidien, le père de famille pointe le « laxisme de la faculté ». « La mission des inspecteurs a révélé, je cite, que “suite à plusieurs cas de violences graves connus et documentés sur à peine plus d’un an, l’absence de mesures conservatoires, de saisine de la commission disciplinaire de l’université et de sanctions atteste, pour le moins, d’une passivité institutionnelle” ». Selon lui, deux décès, deux viols et plusieurs blessés graves parmi les étudiants de la faculté de Lille étaient déjà à déplorer les mois précédant la mort de Simon.
Citant le rapport d’enquête, il ajoute : « Cette nuit-là, hormis le décès de notre fils, d’autres parents ont cherché longuement leurs enfants, qui étaient en situation de grande détresse. Certains n’ont été retrouvés que grâce à la géolocalisation ».
Faire bouger les lignes
Désormais, les parents du jeune homme souhaitent que cet événement tragique serve de leçon et que les soirées carabines soient mieux encadrées par les organisateurs ainsi que par les établissements.
Un mois après la mort de leur fils, les parents avaient lancé une pétition réunissant plus de 38 000 signatures afin de dénoncer les traditions d’alcoolisation massive des soirées étudiantes.
Dans le document, ils appelaient par ailleurs à ce que les différentes lois sur le bizutage (art.225-16 -1, art 177, art.2016-41…) soient respectées par tous et que chaque organisateur s’engage avant chaque événement à signer « la charte Simon », gage de leur responsabilité en matière de sécurité.
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