La plainte pour agression sexuelle déposée contre la pédiatre Caroline Rey-Salmon après son installation comme vice-présidente de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a été classée sans suite, a annoncé ce 29 août son avocate, Me Marie Dosé.
Cette plainte a été classée au motif que « les faits dénoncés ne paraissent pas établis tant dans leur matérialité que dans le caractère intentionnel », selon l'avis de classement envoyé par le parquet de Paris le 26 août.
« Les enquêteurs ont mené toutes les investigations utiles à la manifestation de la vérité : le dossier médical et l'expertise de la plaignante ont été saisis et tous les témoins auditionnés », ont indiqué dans un communiqué la Dr Rey-Salmon et son avocate. « L'enfance maltraitée mérite mieux que des règlements de compte, et la justice ne saurait devenir le moyen privilégié de malmener des fonctions, des carrières, et des réputations », ont estimé les deux femmes, annonçant qu'une plainte pour « diffamation publique » a d'ores et déjà été déposée contre la plaignante.
Cette dernière, âgée de 25 ans et se faisant appeler « Louise Lume », accusait la pédiatre et médecin légiste d’« agression sexuelle par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction » lors d'un examen gynécologique le 27 juin 2020 à l'Hôtel-Dieu à Paris dans le cadre d'une enquête judiciaire. La jeune femme avait en effet porté plainte pour des faits de viols subis enfant entre 2004 et 2009. Selon le récit qu’elle en a fait à l'AFP, la Dr Caroline Rey-Salmon aurait exprimé ses doutes quant aux abus qu'elle dénonçait. « Voir la nomination de Caroline Rey-Salmon en tant que vice-présidente de la Ciivise, c'était trop pour moi », avait indiqué alors la plaignante pour justifier son action en justice.
Débuts instables de la Ciivise 2
À l'annonce de cette plainte, la Dr Caroline Rey-Salmon s'était mise « en retrait total des travaux de la commission pendant tout le temps de l'enquête » ; une décision « indispensable à la sérénité des travaux » de la Ciivise et au maintien « de la confiance » des personnes victimes. Ceci d’autant que la Ciivise avait repris ses travaux deux jours avant, le 5 février 2024, dans un contexte houleux, après des incertitudes sur son maintien et le non-renouvellement du juge Édouard Durand à sa présidence.
Depuis, la Ciivise s’est restructurée autour d’un « collège » de direction composé de Maryse Le Men Régnier, ex-magistrate et présidente de la Fédération France Victimes, du Pr Thierry Baubet, chef du service de psychopathologie de l'enfant à l'hôpital Avicenne à Bobigny, et de Solène Podevin, présidente de Face à l'inceste. Sans pour autant retrouver toute sérénité, puisqu’en mai, Bruno Questel, ancien député victime d'un viol étant enfant, et membre, à l’origine, de ce collège de direction, avait été poussé au retrait après avoir défendu, en tant qu’avocat, un père jugé et condamné pour inceste au tribunal d’Évreux.
La Ciivise doit tenir un colloque de rentrée le 4 octobre. Lancée en mars 2021, cette commission a recueilli près de 30 000 témoignages et émis 82 recommandations.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique