Fin de vie

Pour Jean Léonetti, la nouvelle loi n’autorise pas les "sédations" du Dr Bonnemaison

Publié le 22/10/2015

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Pour Jean Léonetti, la nouvelle proposition de loi en cours de discussion qui instaure un "droit à la sédation profonde et continue" jusqu'au décès pour les malades incurables "ne change rien" aux faits reprochés à Nicolas Bonnemaison. Au début de son procès la semaine dernière, ce dernier, avant pourtant évoqué le recours à la sédation pour expliquer son attitude. "La seule modification de cette loi, c'est qu'on est passé d'un devoir des médecins à un droit des malades", a précisé le député des Alpes maritimes, appelé une nouvelle fois à témoigner au procès de l'ex-urgentiste de Bayonne.

L’auteur de la loi sur la fin de vie, a par ailleurs insisté mercredi devant la Cour d'assises du Maine-et-Loire, sur la nécessité de la "collégialité" des décisions médicales en fin de vie pour "protéger" patients et médecins. "C'est la collégialité qui protège le médecin, l'équipe, la famille et le patient", a estimé le médecin et ancien ministre. "Ce qu'on ne partage pas, ça laisse la place à l'émotion, à l'arbitraire et à la décision individuelle", a insisté le député LR. "Le fait de ne pas se parler fragilise tout le monde: le malade, le médecin, l'équipe, les proches", a-t-il encore dit, alors qu'il est reproché à l'ex-urgentiste bayonnais d'avoir administré hypnovel et norcuron, sans en avoir informé ni les familles, ni le personnel soignant. Pour Jean Leonetti, dans le cadre de la fin de vie, "l'inscription au dossier médical est un élément de transparence et de protection du médecin lui-même". "La majorité des médecins pense que si on n’écrit rien on est protégé. En réalité, on l'est encore moins", a-t-il affirmé.

"J'aimerais que vous soyez sûr que jamais je n'ai eu pour intention de provoquer la mort de ces patients", a réitéré l'urgentiste, à l'adresse du député, avant d'ajouter: "Mes torts je les reconnais: avoir fait la sédation sans en parler à la famille, à l'équipe et sans l'avoir noté" dans les dossiers médicaux des patients. "Je ne suis pas là pour juger Nicolas Bonnemaison ni sur le plan moral, ni légal, ni (celui) d'un confrère. J'ai plutôt de la sympathie pour lui. J'ai déjà dit que pour moi, il n'était pas un assassin", a conclu le député.


Source : lequotidiendumedecin.fr