La passion
Le Dr Catherine Freydt, 73 ans, continue à exercer comme si de rien n’était. « Cela fait huit ans que je suis à la retraite, mais je n’ai rien changé », déclare cette généraliste installée à Chatou dans les Yvelines, par ailleurs connue des lecteurs du Généraliste pour avoir longtemps contribué aux pages “FMC” du journal. « J’aime mon métier, j’aime les patients, et j’ai la chance d’exercer dans un environnement très agréable », se félicite-t-elle. Elle se rend donc au cabinet qu’elle partage avec une consœur quatre jours par semaine, pour des journées qui durent environ 10 heures. Seule concession : elle a arrêté le journalisme il y a un an. Mais en dehors de cela, la généraliste entend bien voir les choses se perpétuer aussi longtemps que possible. « Personne ne connaît l’avenir, mais je n’ai aucune envie de m’arrêter », prévient-elle. « Je le fais parce que ça me plaît. »
Du libéral au salariat
Si vous voulez voir un généraliste heureux, allez donc voir le Dr Dominique Hérault. « Ma semaine commence le lundi matin, et je suis en week-end le lundi soir », se réjouit ce praticien de 68 ans qui a longtemps exercé dans un village de 2 800 habitants près de Laval. Il travaille aujourd’hui tous les lundis dans un centre de santé du chef-lieu de la Mayenne. « J’ai pris ma retraite en avril 2016, et en décembre, le Conseil de l’Ordre est venu me chercher pour me demander de les aider à monter ce centre de santé », se souvient le médecin. Résultat : un peu plus d’un an après avoir déplaqué, il était de nouveau auprès des patients. Chaque praticien travaille quatre jours par mois dans ce centre de santé géré par la Mutualité française Anjou-Mayenne et qui accueille également des internes. La formule semble marcher. « Sur les douze médecins retraités que nous étions au départ, trois sont partis, mais trois autres sont arrivés », se félicite le Dr Dominique Hérault qui voit là un signe de l’attractivité du centre de santé.
En quête d’un successeur
À Saulnot, village de 800 habitants situé en Haute-Saône, le Dr Patrick Laine, 68 ans bien sonnés, mène deux combats. Celui qui le pousse à travailler tous les jours sauf le dimanche, de 7 h 30 à 21 h 30, pour répondre aux besoins de ses patients. Et celui qui l’oblige à faire des pieds et des mains pour trouver un successeur. C’est ce qui l’a amené à jouer, bien malgré lui, le premier rôle d’un documentaire diffusé au mois de décembre dernier sur LCP. Réalisé par Olivier Ducray et intitulé « Derniers jours d’un médecin de campagne », ce film retrace le travail d’un praticien à l’ancienne. Les positions défendues par ce généraliste pour répondre aux problèmes qu’il rencontre n’ont en revanche rien de traditionnel. Interrogé par Le Généraliste au moment de la diffusion du documentaire, Patrick Laine regrettait en effet que les politiques n'aient « pas le courage de revenir sur la liberté d'installation » et se déclarait en faveur d’un service civique d’un an pour que les jeunes diplômés exercent en zone sous-dense.
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