La prise en charge globale de l'obésité inclut la reprise d'une activité physique régulière, thème qui fait partie du programme d’Éducation thérapeutique du patient (ETP). Mais l’impact dans la durée du programme d’ETP sur la pratique d’une activité physique restait mal précisé. Ceci a motivé la réalisation d’une étude de cohorte prospective ayant pour but de quantifier la variation d’activité physique (en minutes par semaine), avant le programme et à distance de l’ETP.
Ce travail monocentrique a inclus 111 patients suivis entre mars 2014 et juin 2015 ; 12 n’ont suivi aucun atelier d’ETP et 99 au moins un atelier. Les données portent sur 71 dossiers exploitables, qui précisent les quatre champs d’activité physique explorés : travail, activités du quotidien, déplacements et activité physique sportive ou récréative.
L’augmentation de l’activité physique globale a été de 92 minutes par semaine, avec chez 62 % des sujets un maintien à moyen terme (6,7 mois) de cette augmentation sans suivi particulier. « Onze patients ont atteint la durée préconisée dans les recommandations (au moins 150 minutes par semaine), a indiqué le Dr Sébastien Adnot. Les déplacements actifs ont augmenté en moyenne de 22 minutes par semaine, et les pratiques sportives et récréatives, qui découlent d’une démarche volontaire et témoignent donc d’un changement de comportement, de 22 minutes par semaine également. Près d'un tiers des patients a accru leurs déplacements actifs et près de la moitié leurs pratiques sportives ».
L’étude, qui avait aussi analysé les facteurs pouvant avoir impact sur la pratique d’une activité physique, n’a pas montré de corrélation entre les modifications des pratiques et le nombre d’ateliers suivis, le statut conjugal, la présence d’un coach ou le soutien extérieur. En revanche, l’augmentation de la durée d’activité physique hebdomadaire observée à la fin du programme était corrélée à une poursuite et même une augmentation des pratiques dans la durée. « L’amélioration ressentie de la condition physique semble jouer un rôle dans l’augmentation avec le temps de l’activité physique, a noté le Dr Adnot. Malgré l’absence de corrélation dans l’analyse des données, deux-tiers des sujets estiment que les ateliers les ont aidés, et plus d’un sur deux rapporte une meilleure qualité de vie ».
Ces résultats encourageants ont conduit les équipes à proposer le sport-santé sur ordonnance.
D’après la communication du Dr Sébastien Adnot, Carpentras. « Impact à moyen terme d'un programme d'éducation thérapeutique contre l'obésité chez des patients obèses sur la reprise effective et régulière d'une activité physique ».
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