Comment faire reculer la désertification médicale dans le Loir-et-Cher ? En 30 ans, le département a perdu 79 médecins généralistes, soit près de 25 % de la profession (321 généralistes en 1989 et 242 en 2019). Il est aussi classé au 75e rang des 96 départements de la métropole en termes de démographie médicale. Face à ce constat, le conseil départemental du Loir-et-Cher accompagne depuis dix ans un dispositif innovant mis en place dans le sud du département. PAÏS, tel est son nom pour plateforme alternative d'innovation en santé, est un système amélioré de gardes tournantes. Cet outil met en réseau des médecins généralistes qui exercent, en cabinet médical isolé ou regroupé, sur un même territoire. En y souscrivant, les professionnels acceptent d'alléger leur emploi du temps pour y intercaler des journées d'astreinte afin de prendre en charge les soins non programmés de tous les patients du territoire (et non pas uniquement les leurs). « Grâce à cette organisation, tous les habitants d’un territoire reçoivent une réponse médicale entre 8 heures et 20 heures du lundi au vendredi, et entre 8 heures et 12 heures le samedi », indique le département. En contrepartie de sa participation, le médecin reçoit un paiement forfaitaire de 100 euros net par astreinte en semaine et par jour (et 50 euros net le samedi), auquel s’ajoutent les consultations payées par les patients. Une aide à l'embauche d'une secrétaire de 430 euros net par mois est aussi versée à chaque généraliste volontaire.
24 médecins adhérents
Quel est le bilan après 10 ans de mise en service ? Selon une évaluation externe et indépendante de PAÏS réalisée en 2016, ce dispositif fait « au moins gagner cinq euros pour un euro engagé », du fait notamment du moindre recours aux urgences hospitalières, des réductions des transports sanitaires, des hospitalisations en baisse. À ce jour, « 24 médecins adhérents répondent aux besoins de 74 000 habitants soit 22 % de la population du département ». Fort de ce bilan, le département souhaite étendre ce dispositif à l'ensemble du Loir-et-Cher et se dit prêt à reconduire l'aide financière qui s'élève à 46 000 euros de 2015 à 2017. PAÏS pourrait aussi être déployé dans le département de la Seine-et-Marne.
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