Poids de la paperasse, formation initiale « hospitalocentrée », rapport compliqué à la Sécu, causes sociologiques : pourquoi les jeunes médecins ne s'installent-ils plus en libéral – selon l'Ordre, en 2018, seuls 12 % des nouveaux inscrits exercent en libéral, un taux qui atteint 35 % à cinq ans – et surtout comment les y inciter ? Vaste question sur laquelle des étudiants en Master droit de la santé de l'université de Tours ont décidé de se pencher, jeudi 3 février, à l'occasion d'une journée complète intitulée « SOS Médecine libérale ».
Ce colloque – en présentiel à la faculté de droit de Tours et diffusé en ligne sur Youtube – abordera toutes les problématiques auxquelles sont confrontés les médecins libéraux et les « traitements » envisageables à moins de trois mois de la présidentielle. Objectif : un état des lieux de la médecine libérale, « grande oubliée du législateur ainsi que de la doctrine juridique » et une analyse des causes de la désertification médicale.
Des solutions seront proposées, assure l'association « Ordonnances et prescriptions », organisatrice du colloque, à l'heure où les propositions de loi punitives pour obliger les médecins à s'installer fleurissent. Ce colloque vise un public large constitué de médecins, d'étudiants, de juristes mais également de patients, « premiers touchés par ces problématiques ».
Rétablir certaines vérités
Les futurs juristes souhaitent « ouvrir les perspectives » sur le sujet, « en abordant par exemple les causes sociologiques du désamour pour le libéral », explique Zoé Fautré, membre de l'association. Une sociologue apportera son éclairage, tandis que des professeurs de droit analyseront la « charge administrative » et les rapports « complexes » avec la Sécurité Sociale, des freins majeurs au choix de la médecine de ville.
Le médecin et Youtubeur Aviscène reviendra sur la (trop faible) place du libéral dans les études de médecine et une professeure de psychologie évoquera la santé mentale des médecins, qui s'est fortement dégradée avec la crise sanitaire.
Un des enjeux sera de « rétablir certaines vérités » auprès de la communauté médicale et de « mettre fin à des mythes » comme la judiciarisation à l'américaine de la médecine, qui, selon l'association, « pousse un grand nombre de néomédecins à se tourner vers le salariat ».
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