À l'approche de l'élection présidentielle, nombre d'élus et collectivités locales sonnent l'alerte sur la démographie médicale dans les territoires fragiles médicalement. C'est le cas en Centre-Val de Loire, où le président de région et celui du conseil économique social et environnemental régional (Ceser) ont écrit un courrier en forme de SOS au Premier ministre, cosigné par une vingtaine de parlementaires – dont les députés médecins du Loiret Stéphanie Rist (LREM) et Jean-Pierre Door (LR) – et les maires de plusieurs grandes agglomérations. Ils y font part de « la très grande difficulté d'accès » à un médecin et demandent la formation de 200 médecins de plus par an dans cette région.
500 000 habitants sans médecin de famille
La réalité est « extrêmement préoccupante », mettent en garde les élus, qui attendent une réponse « forte et urgente ». Dans leur argumentaire, les signataires soulignent qu'au 1er janvier 2020, « 500 000 habitants étaient dans l’incapacité de disposer d’un médecin référent », soit plus d’un sur cinq. La région compte 97,9 généralistes pour 100 000 habitants, quand la moyenne nationale s'établit à 123,8. « Cette réalité ne saurait que s’aggraver en raison des départs massifs à la retraite sur les toutes prochaines années, puisque l’âge moyen des médecins en Centre-Val de Loire est de 58 ans », ajoutent-ils.
Cette « situation d'abandon » touche « toutes les dimensions » du système de santé, en ville et à l'hôpital, en médecine générale ou dans les autres spécialités, poursuivent les auteurs. « Les raisons sont multiples mais la première d’entre elles réside dans le nombre extrêmement faible de médecins formés en Centre-Val de Loire pendant des années, peut-on lire. Moins de 100 médecins ont été formés annuellement à Tours dans les années 1990 quand il en aurait fallu plusieurs centaines (...) Les habitants en paient les conséquences au prix fort. » Et les objectifs d’accroissement prévus par le ministère ne répondent pas « à l’ampleur du déficit » dans la région.
Faculté régionale bi-site ?
Face à ce tableau sombre, les élus locaux ne demandent pas de coercition à l'installation ou de conventionnement sélectif des médecins libéraux – une recette prônée par de nombreux parlementaires. Ils plaident en revanche pour la formation de 200 médecins supplémentaires par an dans la région afin de coller au nombre d’habitants couverts. Ils appellent de leurs vœux la création d'un deuxième site de formation régionale à Orléans (la seule fac de médecine de la région se situe à Tours, NDLR) et l'universitarisation du centre hospitalier régional de la ville.
Il faut « sans délai » permettre le déploiement de la formation des internes « sur la totalité du territoire régional » en mobilisant les hôpitaux d’Orléans, Bourges, Châteauroux, Blois, Chartres, Montargis et Dreux. « À cet égard, les partenaires se sont engagés à financer l’implantation de vingt chefs de clinique répartis sur l’ensemble de ces sites, et les départements, métropoles et agglomérations ont mis en place des dispositifs pour offrir le meilleur accueil aux médecins en formation », précise le courrier. Face à l'urgence, les élus locaux réclament collectivement une rencontre avec le Premier ministre Jean Castex.
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