Un naturopathe condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir prescrit purges et jeûnes à des patients gravement malades

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Publié le 19/10/2021

Crédit photo : DR

Sur Internet, Miguel Barthéléry se présentait comme un biochimiste, médecin chercheur et titulaire d’un doctorat en médecine moléculaire. Il assurait avoir fait des recherches sur les cellules souches et le cancer.

Vendredi 15 octobre, cet homme qui prescrivait des purges et jeûnes à ses patients gravement malades – notamment atteints de cancer – a été reconnu coupable d’exercice illégal de la médecine et usurpation d’un titre. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis et interdiction d’exercer le métier de naturopathe, de magnétiseur et de radiesthésiste.

Selon « Le Parisien », au moins sept patients du « naturopathe » installé à Cachan (Val-de-Marne) auraient succombé à leur maladie, faute de soins médicaux. À l’image de Paul, décédé à 41 ans en 2019 d’un cancer des testicules. À la suite du diagnostic de sa maladie, il avait suivi un protocole de jeûne et de purges prescrit par Miguel Barthéléry. Sa femme a déposé plainte en février 2019 contre le naturopathe, coupable à ses yeux d’avoir écarté son conjoint de la médecine traditionnelle.

Confusion

Dans les motivations de son délibéré, la juge a évoqué « la dangerosité de cette pratique (de naturopathe) face à une maladie comme le cancer ». Et rappelé que cet homme avait une « volonté de susciter la confusion en maintenant notamment sur Internet et ses réseaux sociaux ses titres de docteur en médecine moléculaire, médecin chercheur, spécialiste du cancer ».

Miguel Barthéléry a fait appel de cette décision. Son avocat s’interroge sur l’appréciation faite par la justice des thérapies alternatives. Elles « ne sont pas interdites par la loi et pourtant mon client est condamné. La naturopathie serait donc une pratique illégale ? », rapporte « Le Parisien ». Et de trouver « incroyable qu’on ne puisse plus se faire appeler docteur lorsque l’on est titulaire d’un doctorat, c’est nouveau ça aussi… »


Source : lequotidiendumedecin.fr