Comment le numérique affecte-t-il la santé ?
Le secteur de la santé a été assez peu digitalisé ces dernières années et, aujourd’hui, il l’est plus fortement. On est au début de la courbe et on assiste clairement à une transformation de la santé. Loin de se limiter à l’innovation dans la technologie médicale, ce mouvement affecte aussi la médecine de ville et le colloque singulier : quand un patient arrive, très souvent il a regardé ses symptômes sur internet, il a partagé avec ses pairs sur des forums. Il n’est plus comme avant dans une relation d’écoute passive de la science du médecin. Cette relation va se transformer de plus en plus, en particulier avec les objets connectés qui pourront être prescrits dans quelques mois, dans le cadre de la prévention, pour le suivi du pouls, de la température…Quel est le rôle du médecin ?
Le médecin doit rester le pivot de la relation avec le patient et, bien sûr, un référent clé en matière de santé. Sur internet, il y a des choses très intéressantes mais aussi des informations fausses. Et certains acteurs malintentionnés, à l’instar des sectes, voient dans les réseaux de patients un moyen d’atteindre des personnes plus facilement car en situation de vulnérabilité.La question de la fiabilité des informations est pour ainsi dire cruciale. L’exemple de la vaccination est assez significatif. Beaucoup d’acteurs s’érigent contre sur internet, sans forcément de fondement scientifique à l’appui. Le médecin sera ainsi de plus en plus amené à partager le savoir médical avec les patients, notamment en les orientant vers les bonnes sources.
Les généralistes doivent bien prendre en compte le numérique. Ils ont un devoir important d’éducation de leurs patients. Et ils doivent prendre conscience de ces nouveaux outils et des nouveaux usages des patients dans la façon dont ils exercent. De leur côté, les pouvoirs publics ont un devoir d’éducation autour de l’offre disponible - d’informations, de services, de produits - sur internet parce que la santé doit rester un sujet de confiance et de savoir, et non de gourou.
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