Il y a un peu plus d’un an était promulguée la loi « visant à démocratiser le sport en France ».
Parmi les mesures de celle-ci, l’élargissement de la prescription d’activité physique adaptée (Apa) à de nouvelles pathologies. Un an plus tard, le décret d’application rendant cet élargissement effectif vient d’être publié au Journal officiel.
Depuis janvier 2016, il était possible pour les médecins traitants de prescrire de l’Apa à leurs patients atteints d’une affection de longue durée (ALD). Désormais ils peuvent donc aussi le faire pour ceux atteints « d’une maladie chronique, présentant des facteurs de risque ou en situation de perte d’autonomie », détaille le texte.
Par ailleurs, les médecins traitants ne sont plus les seuls à pouvoir prescrire de l’Apa, puisque la mention « médecin traitant » est modifiée et remplacée par « médecin intervenant dans la prise en charge ».
Le prescripteur doit s’appuyer, lorsqu’ils existent, sur les référentiels d’aide à la prescription d’activité physique publiés par la HAS, stipule le décret.
Des bilans au début, pendant et à la fin
Au début de la prise en charge doit être réalisé un bilan d’évaluation de la condition physique et des capacités fonctionnelles ainsi qu’un bilan motivationnel, pour définir un programme d’Apa adapté au patient précisant le type d’activité, d’intensité, de fréquence et le nombre de séances ou la durée de cette activité.
Sur la prescription, le médecin doit établir « le type d’activité, sa durée, sa fréquence, son intensité ». L’activité physique adaptée est prescrite pour une durée de trois mois à six mois renouvelable.
Pendant cette période un compte rendu doit être fait sur le déroulement du programme, les effets sur la condition physique et l’état fonctionnel du patient.
Et à l’issue du programme, un bilan comparatif d’évaluation de la condition physique et des capacités fonctionnelles ainsi qu’un bilan motivationnel du patient permettront « d’apprécier les progrès et les bienfaits pour le patient et (formulera) des propositions de poursuite de ce programme avec des recommandations quant au type d’activité à poursuivre, leur fréquence et leur intensité ou, le cas échéant, de sortie du programme si le patient a acquis une autonomie suffisante ou que son état de santé paraît ne plus le nécessiter », précise le décret.
Renouvellement ouvert aux kinés
La loi ouvrait aussi la possibilité aux kinés de renouveler et adapter les prescriptions médicales initiales d’Apa. Il peut le faire une fois à échéance de la prescription médicale initiale. Il a aussi possibilité d’adapter le type d’activités, leur intensité, fréquence ou durée.
« Le masseur-kinésithérapeute en informe le médecin prescripteur par tout moyen garantissant la confidentialité des informations transmises », détaille le texte.
Avec cet élargissement, la prescription d'Apa va sans doute continuer à progresser. D'après la 12e édition du baromètre Sport santé*, réalisé avec Ipsos et révélé par la FFEPGV (Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire), ce lundi 3 avril la prescription du sport sur ordonnance est en hausse. 21 % des Français déclarent que leur médecin leur a déjà prescrit une activité sportive en particulier et 20 % une activité sportive sans leur préciser laquelle. Une tendance en hausse de 6 % par rapport à 2021.
*Étude réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 2 000 personnes, âgées de 16 ans et plus, représentatives de la population Française du 29 novembre au 9 décembre 2022.
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