Une dose de rappel dès 18 ans
Alors que, dans sa dernière allocution, Emmanuel Macron promettait d’ouvrir dès le 1er décembre la campagne de rappel de vaccination anti-Covid à tous les adultes de plus de 50 ans, le gouvernement accélère. « Désormais, le rappel vaccinal sera ouvert à tous les plus de 18 ans », a en effet annoncé Olivier Véran lors d’une conférence de presse le jeudi 25 novembre.
À l’origine de ce revirement : un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) publié le 25 novembre, au lendemain d’un conseil de défense. Après avoir envisagé un élargissement de la cible aux personnes de plus de 40 ans, l’instance préconise en effet finalement de revacciner toute la population majeure. Et ce, devant des données scientifiques de vie réelle confirmant la sécurité et l’efficacité du rappel et surtout « le contexte épidémique préoccupant caractérisé par une augmentation récente de l’incidence du Covid-19 (…) sur l’ensemble du territoire national », explique la HAS dans son avis du 25 novembre.
De plus, l’autorité sanitaire a considéré une modélisation encore non publiée de l’Institut Pasteur concernant l’impact du rappel dans différentes classes d’âge sur l’épidémie. Or, d’après ce travail, « la réduction du pic est de l’ordre de 20 % si le rappel est uniquement chez les personnes de 65 ans et plus, alors qu’il est de 40 % si la dose de rappel est élargie à toutes les personnes de 18 ans et plus ».
Injection 5 mois après la primo-vaccination
Alors que, jusqu’à maintenant, le rappel pouvait être proposé à partir de 6 mois après la primo-vaccination, la HAS recommande d’abaisser ce délai minimum à 5 mois. Une recommandation retenue par le ministère de la Santé…
Toujours en cause : le contexte épidémiologique tendu, qui pousse à accélérer la campagne de rappel (25 millions de Français sont désormais éligibles), ainsi que la modélisation de l’Institut Pasteur. En faisant l’hypothèse que le rappel a la même efficacité après 5 ou 6 mois et que 400 000 doses pourraient être distribuées par jour aux plus de 18 ans, ce travail prévoit une « réduction de la taille du pic (…) de 50 % et 39 % respectivement pour un délai de 5 et 6 mois ».
Une seule dose en post-infectieux
Concernant le cas particulier des personnes avec antécédents de Covid-19, qui suscite des interrogations sur le terrain, la conduite à tenir reste floue.
Il y a une dizaine de jours, la HAS avait énoncé une règle claire : « quand on a été infecté, c’est une seule dose après l’infection », quel que soit le statut vaccinal initial. Car cette dose unique post-infectieuse est « assimilable immunologiquement à un rappel vaccinal tardif ». Selon cette règle, les sujets ayant contracté la maladie avant d’avoir été vaccinés avec une dose n’ont pas à repasser par la case vaccin.
Mais les annonces d’Olivier Véran ont jeté le trouble. Pour lui, « une infection correspond à une injection ». « Ce qui veut dire que si vous avez été infecté, que vous avez eu une dose et que vous êtes à 5 mois de la dernière dose, vous recevrez un rappel. »
Pour les autres, les recommandations sont cependant sans équivoque. « Si vous avez reçu une première injection et que vous avez eu le Covid-19, 5 mois après, vous recevrez votre rappel. Si vous avez eu deux injections et que vous avez eu, malgré tout, le Covid, dans 5 mois, vous pourrez bénéficier d’un rappel », résume Olivier Véran.
Moderna revient
Depuis la fin de l’été, le rappel peut être réalisé avec une dose complète du vaccin Pfizer. Après plusieurs semaines de suspension pour cause de cas de myocardites chez les jeunes, le vaccin Moderna revient pour le rappel.
En effet, il y a un mois, l’Agence européenne du médicament (EMA) a donné son feu vert à la 3e dose de Spikevax. Quelques jours plus tard, tout en déconseillant le vaccin aux moins de 30 ans, la HAS a même invité à privilégier ce produit chez les sujets à haut risque, des données de vie réelle suggérant une efficacité supérieure.
En pratique, cette injection supplémentaire de Spikevax doit se faire avec une demi-dose. Ainsi, le volume à prélever à partir des habituels flacons multidoses change : de 0,5 mL (100 μg d’ARNm) pour la primo-vaccination, il passe à 0,25 mL (50 μg d’ARNm), détaille un DGS-Urgent du 9 novembre. La Direction générale de la Santé (DGS) invite à utiliser des seringues « avec un pas de 0,01 ml ».
L’instance semble toutefois craindre des confusions. « Une attention particulière devra être portée sur la préparation des seringues, notamment leur identification en tant que dose de rappel si les seringues sont préparées à l’avance », souligne-t-elle.
En outre, pour éviter le gaspillage, la DGS incite à anticiper les rendez-vous de rappel. « En médecine de ville, les effecteurs sont invités à regrouper plusieurs rendez-vous de rappels à la suite pour limiter le risque de pertes de doses trop importantes. »
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