Les nouvelles pratiques des sports nautiques peuvent engendrent des complications bien particulières. Ainsi le jet-ski (moto marine), qui expose surtout le passager arrière – une femme dans 90 % des cas. Or lors d’une chute, la passagère n’ayant pas de coupe-circuit, le moteur ne s’arrête pas, et elle tombe au niveau de la turbine, où elle se retrouve exposée à un jet d’eau à une pression très élevée, autour de 80 bars. Cette hyperpression provoque des lésions majeures au niveau du périnée, déchirures de la cloison rectovaginale, du vagin, des grandes lèvres ou de l’anus, responsables parfois d’un choc hémorragique et qui, à long terme, exposent à des séquelles type colostomie, incontinence urinaire ou fécale, retentissement sur la vie sexuelle et génitale, la capacité à enfanter ou accoucher.
Coupe-circuit et short en néoprène
Or il existe un moyen de prévention simple : le port d’un short en néoprène, qui limite ces lésions. Ce type d’accident est plus rare chez l’homme, mais ils présentent le même type de lésions gravissimes au niveau de l’anus, de la vessie, des testicules, etc. « Nous voudrions imposer dans la réglementation du jet-ski le port de ce short et l’installation d’un coupe-circuit pour le passager, au même titre que le port du gilet de sauvetage » explique la Dr Muriel Vergne, du Samu/Smur du Var.
Ces risques restent méconnus des pratiquants et des médecins et, lorsque les lésions semblent peu importantes, elles ne sont pas insuffisamment explorées au niveau abdominopelvien. Les patientes devraient être systématiquement adressées dans un service d’urgence permettant d’obtenir une imagerie.
D’après un entretien avec la Dr Muriel Vergne, Samu/Smur du Var (1) Atelier 3. Urgences en mer
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