Les cryptorchidies concernent de 3 à 5 % des nouveau-nés à terme et de 0,8 à 1,6 % des enfants à l'âge d'un an. L’augmentation de leur incidence, actuellement observée, semble être liée à des facteurs environnementaux. Les cryptorchidies peuvent être secondaires, à une anomalie génétique, neurologique, anatomique ou encore hormonale, ou entrer dans le cadre du syndrome de dysgénésie testiculaire. Ce dernier, conséquence probable d’une exposition in utero à des perturbateurs endocriniens, associe altérations de la différenciation des cellules germinales et des fonctions leydigiennes qui favorisent la cryptorchidie et l'hypospadias.
La cryptorchidie est associée à une baisse de la fertilité : le délai de conception naturelle est allongé, et des antécédents de cryptorchidie sont retrouvés dans de 15 à 20 % des cas d'azoospermie. Des altérations spermatiques sont présentes dans de 10 à 15 % des formes unilatérales et dans 70 à 80 % des formes bilatérales. On observe également des anomalies histologiques dans le testicule controlatéral sain dans les formes unilatérales.
Orchidopexie avant 6 ans
Les données issues de la cohorte lilloise riche de 249 patients avec azoospermie et antécédent de cryptorchidie confirment l'influence de l'âge d'abaissement du testicule. « La dysgénésie gonadique induite par l'exposition in utero à des perturbateurs endocriniens est ainsi associée à une atteinte profonde de la spermatogenèse et la prise en charge des hommes ayant un antécédent de cryptorchidie ne doit pas se limiter à l'aide médicale à la procréation », a souligné le Dr Geoffroy Robin. Un suivi uro-andrologique est important, en raison du spectre du cancer du testicule. « Le risque de cancer du testicule est multiplié par un facteur 5 dans les séries récentes et ce risque diminue si l'orchidopexie est réalisée avant l'âge de 6 ans », a indiqué le Dr François Marcelli.
D'après les communications des Drs Geoffroy Robin (Lille) et François Marcelli (Lille)
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