Dans la foule d'actualités, nous avons notamment retenu l'immunothérapie dans le cancer de la vessie et du poumon, la durée de l'hormonothérapie dans le cancer du sein et l'impact de la localisation tumorale dans le cancer colique. Un choix qui illustre la diversité des sources de progrès en cancérologie.
Carcinomes vésicaux métastatiques
Le traitement des carcinomes vésicaux métastatiques n'a pas évolué depuis plus de 10 ans. La chimiothérapie reste le traitement de première ligne. Mais nombre de patients ne peuvent en bénéficier en raison de sa lourdeur et les taux de réponses restent relativement modérés. Résultat, l'espérance de vie n'excède pas 18 mois. Or plusieurs essais de phase II testant l'immunothérapie chez des patients non éligibles à la chimiothérapie (atezolizumab) ou en échec sous chimiothérapie (nivolumab) ont mis en évidence un taux de 20-25 % de réponses dont certaines prolongées avec une tolérance supérieure à celle de la chimiothérapie. Ces résultats, à confirmer en phase III, pourraient ouvrir un accès conditionnel à ces traitements très prochainement.
Cancer pulmonaire non à petites cellules
Après avoir fait ses preuves en seconde ligne l'immunothérapie a été testée en première ligne dans deux essais après sélection des patients sur l'expression tumorale de l'antigène PDL1. Or si le pembrolizumab a fait mieux que la chimiothérapie dans des tumeurs exprimant fortement PDL1, le nivolumab lui échoue sur des tumeurs non sélectionnées. Ces résultats soulignent combien la sélection des patients reste délicate et la nécessité d'améliorer encore les marqueurs pronostiques de réponse.
Hormonothérapie adjuvante dans le sein
Faut-il prolonger l'hormonothérapie adjuvante dans les cancers du sein et passer de 5 à 10 ans de traitement ? Certes on dispose d'un essai positif sur le critère principal. Mais même sur 5 ans l'observance est déjà assez relative. Le bénéfice de passer à 10 ans est-il pertinent quand on prend en compte la contrainte du traitement et ses effets secondaires ? Le débat reste ouvert et ces journées seront l'occasion d'en discuter.
Impact de la localisation, droite ou gauche, dans le cancer colique
Une étude rétrospective a mis en évidence cette année l'impact de la localisation droite ou gauche de la tumeur primitive sur le pronostic des formes métastatiques. Les tumeurs issues d'un primitif affectant le colon gauche ont une survie de 7 mois supérieure à celles du colon droit. Il s'agit d'une dichotomie brute, liée probablement au fait que ces deux territoires ont des caractéristiques biologiques différentes. À l'heure des portraits moléculaires, ce travail montre qu'une dichotomie anatomique brute pourrait aussi apporter des informations très intéressantes.
D'après un entretien avec le Dr Clément Bonnet (vice-président de l'AERIO)
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