Vieillissement cutané

La peau, une affaire de gynéco

Publié le 17/11/2020

Prévention, correction et dépistage, le gynécologue a aussi la charge de troubles cutanés liés à la vie hormonale mais aussi souvent à l’exposition solaire.

La prévention se fonde sur l’hygiène de vie et la protection solaire

La prévention se fonde sur l’hygiène de vie et la protection solaire
Crédit photo : phanie

Le vieillissement cutané préoccupe de plus en plus les femmes, et les questionnements concernant les « solutions » existantes peuvent toujours surgir en consultation.

La prévention est primordiale. Le principal facteur d’environnement impliqué étant le photovieillissement, celle-ci passe par une protection solaire raisonnable et adaptée au phototype, c’est-à-dire limitant les UV mais permettant la synthèse de vitamine D. L’hygiène de vie a aussi son importance : éviter stress, manque de sommeil, tabac, alcool et avoir une alimentation équilibrée et une activité sportive. La vitamine A acide (trétinoïne) peut être également prescrite à cet effet aux patientes à partir d’environ 40 ans, voire dès l’adolescence en cas de peau grasse ou séborrhéique, à raison d’une application par jour. Les applications seront espacées en cas d’irritation.

La carence oestrogénique plus ou moins brutale de la ménopause entraîne une accélération du vieillissement cutané, avec sécheresse, atrophie et perte d’élasticité de la peau. Elle s’accompagne de rides fines caractéristiques (à l’inverse des rides du photovieillissement qui sont profondes, épaisses), voire d’une rosacée induite par les bouffées de chaleur. Plus rarement, peuvent apparaître aussi une alopécie post-ménopausique, des onychoschyzies (peu d’options thérapeutiques hormis l’hydratation), ou encore une kératodermie marginale fissuraire des talons et des paumes (ou kératodermiepalmo-plantaire climatérique d’Haxthausen). La prise en charge est axée sur la perte de poids, des émollients et des kératolytiques, voire de l’acitrétine si sévère.

Les options thérapeutiques

Les résultats des études ayant pour objectif d’évaluer le bénéfice du THM sur le vieillissement cutané, et en particulier sur les rides, sont globalement négatifs, s’opposant à une impression clinique plutôt positive (biais méthodologiques ?). Une revue de littérature retrouve une corrélation entre le taux d’œstrogènes circulants et le fait de « paraître plus jeune que son âge » (1) : le vieillissement ne se résume pas aux rides ! Le THM a en réalité des effets cutanés bénéfiques sur la perte en collagène et en acide hyaluronique, mais pour un bénéfice « clinique » variable et discuté, qui doit être uniquement considéré comme « collatéral » et ne doit pas être prise en compte dans la balance bénéfices/risques.

De nombreux traitements dermatologiques esthétiques existent, comme le laser pour la couperose, les injections semestrielles de toxine botulique qui corrigent les rides d’expression du tiers supérieur du visage ou celles d’acide hyaluronique qui permettent des comblements du tiers inférieur notamment péribuccaux. La dermatologie a des indications dès les premières ridules, et des actions également préventives.

 

D’après la session « Sauve ta peau »

(1) Lephart et al, J Cosmet Dermatol 2018

 

Dr Océane Pécheux

Source : Le Quotidien du médecin