Survenant chez 20 à 80 % des adolescentes et en constante augmentation, l’acné a longtemps été considérée comme un mal nécessaire du passage de l’enfance à l’adolescence et sous-estimée par les médecins, en dépit de son impact délétère sur l’image corporelle. Si le rôle des androgènes dans l’hyperactivité de la glande sébacée reste l’axe central, il est apparu que l’acné était la résultante des facteurs environnementaux (qui définissent l’exposome) et d’une inflammation locale du follicule pilo-sébacée.
La testostérone représente un puissant stimulant de la production de sébum, le sébocyte est de plus capable de transformer, grâce à la 5-alpha-reductase, la testostérone en DHT, le véritable androgène actif. Mais l’exposome s’est avéré jouer aussi un rôle clé. Ses composants recouvrent la nutrition (« western-diet nutrition » : alimentation riche en viande, en produits laitiers, en glucides), les cosmétiques, les polluants chimiques environnementaux, les facteurs psychosociaux de la vie moderne (stress, pression sociale) et climatiques. Et le microbiome participe à l’inflammation locale du follicule pilo-sébacée.
Le médiateur mTORC1
Le mécanisme moléculaire respectif des trois principaux acteurs du développement de l’acné s’est clarifié récemment. L’élévation de la synthèse de protéines et de lipides au sein de la glande sébacée et l’accélération de la croissance et de la prolifération cellulaire résultent de l’hyperactivation d’un médiateur cellulaire bien identifié. Il s’agit de mTORC1, sécrété en réponse à la stimulation du récepteur de la leucine (western-diet nutrition), du récepteur de l’IGF-1 et du transporteur du glucose. L’inflammation locale, quant à elle, entraîne l’augmentation des radicaux libres oxygénés, de la peroxydation des lipides et une réduction des antioxydants.
C’est au niveau de ces trois cibles que se concentrent actuellement les traitements modernes de l’acné de l’adolescente.
* Unité d’endocrinologie-gynécologie pédiatrique, CHU Montpellier et Université Montpellier
** Centre de Référence Maladies Rares du Développement Génital, CHU Montpellier et Université Montpellier
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