Les automesures tensionnelles sont recommandées pour identifier et suivre les patients hypertendus.
Depuis 10 ans, un cabinet de groupe de médecine générale organise un « service d’automesures tensionnelles » (AMT) à domicile. Les AMT décidées par les médecins sont mises en œuvre par les secrétaires qui ont reçu une formation spécifique. Les résultats sont reportés dans les dossiers informatisés. L’étude présentée par Hector Falcoff (abstract n° 289) visait à évaluer l’intérêt clinique et économique du dispositif. 864 AMT ont été réalisées par 598 patients. Pour les patients ayant bénéficié d’au moins une AMT, les données analysées ont compris les principales caractéristiques sociodémographiques et cliniques, les valeurs de la pression artérielle lors des 2 consultations précédant l’AMT, la PA moyenne en AMT, le traitement hypotenseur avant l’AMT, immédiatement après et 1 an après. Chez les patients non traités, l’HTA de consultation (ex « HTA blouse blanche ») était de 31 % si les deux dernières mesures en consultation étaient anormales. Elle était de 56 % si seule la dernière mesure était anormale. Chez les patients traités, ces chiffres étaient respectivement de 26 et 50 %. Aucune des caractéristiques des patients analysées n’était associée statistiquement à l’HTA de consultation. L’inertie thérapeutique (IT) immédiatement après une AMT anormale était de 61 % chez les patients non-traités et de 47 % chez les patients traités. Un an après l’AMT, l’IT était respectivement de 47 % et de 29 %. Rappelons que l’IT dans les études françaises disponibles est supérieure à 80 %. Le coût journalier moyen d’un traitement par monothérapie correspondant au profil de la patientèle et aux habitudes de prescription des médecins du groupe a été calculé. Chez les patients non-traités « grâce » à l’automesure, l’économie générée a été estimée de 10 à 22 centimes d’euro par patient et par jour. Dans la pratique quotidienne, les AMT permettent donc de réduire à la fois les traitements inutiles et l’inertie thérapeutique.
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