La Société Française d’Hypertension artérielle (SFHTA) a émis, en novembre 2011, une liste extrêmement simple de dix recommandations pour les « mesures de la pression artérielle (PA) pour le diagnostic et le suivi du patient hypertendu ». Un des points essentiels, pour le Pr Xavier Girerd, est « de privilégier la mesure électronique de la PAS dans le cadre du diagnostic et du suivi, au cabinet médical et en ambulatoire ». Ceci souligne, selon lui, la confiance qui doit être portée aux appareils d’automesure.
En outre, l’un des points préconisés par la SFHTA est de mesurer, avant le début du traitement (sauf en cas d’HTA sévère), la PA en dehors du cabinet médical, éventuellement par la mesure ambulatoire de PA (MAPA). « Trop de médecins commencent un traitement avant d’avoir confirmé l’HTA en dehors du cabinet médical, déplore le Pr Girerd. Il faut vraiment écarter le fameux effet blouse blanche ». Dans ce dernier cas, la SFHTA propose toutefois un suivi au long cours pour dépister l’évolution vers l’HTA permanente.
MAPA avant traitement.
Le problème du traitement de l’HTA à son début a fait l’objet de nombreuses recherches ; les résultats d’un travail récent paru dans le BMJ a montré, en prenant les valeurs de la MAPA comme référence, que, ni l’automesure, ni la mesure clinique au cabinet médical, n’étaient suffisantes pour porter le diagnostic d’HTA. C’est une des raisons pour lesquelles les recommandations anglaises de septembre 2011 stipulent qu’il faut réaliser une MAPA avant de débuter un traitement. Si la MAPA n’est pas réalisable ou non tolérée, l’automesure tensionnelle (AMT) est alors indiquée.
Un des énormes avantages de la MAPA, hormis le contrôle répété sur 24 heures et le dépistage de l’effet « blouse blanche » et de l’HTA masquée, est la révélation d’une HTA nocturne, avec en particulier la découverte des patients « non-dippers » : dont la PA ne diminue pas pendant la nuit comme elle le fait habituellement. Cette HTA nocturne est très intéressante à démasquer car elle va donner plus d’informations que la PA diurne vis-à-vis du risque de complications.
En France, la Société française d’HTA a retenu quatre indications pour la MAPA : pour diagnostiquer une HTA en l’absence d’AMT; en cas de discordance entre la PA au cabinet médical et en AMT ; devant la constatation d’une PA normale et d’une atteinte des organes cibles ; en cas de suspicion d’hypotension artérielle. « Concernant l’HTA masquée, conclut le Pr Girerd, il semble qu’elle devrait être dépistée avant tout chez l’hypertendu traité, en proposant peut-être une MAPA ou une AMT. Des données scientifiques sont de toutes façons nécessaires pour trancher ».
Communication du Pr Xavier Girerd (Paris).
Recommandations de la SFHTA disponibles en ligne.
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