Une approche radiographique originale au service de la chirurgie du pied

La révolution cone-beam pour le membre inférieur

Par
Publié le 10/11/2020
Article réservé aux abonnés
Après la dentisterie, le cone-beam fait son entrée en orthopédie. Il permet d’obtenir des images 3D en charge et ouvre de nombreuses perspectives.

Crédit photo : DR

Le cone-beam, ou imagerie volumétrique par faisceau conique, est une modalité d’acquisition d’images tomodensitométriques par radiographie numérisée. Cette technique est utilisée depuis plus de deux décennies en chirurgie dentaire et/ou maxillofaciale, pour lesquelles elle a avantageusement remplacé le traditionnel panoramique dentaire. Ce dernier était grevé d’un certain nombre de défauts : superposition des structures osseuses, distorsions des images altérant les mesures d’angles et de longueurs.

Introduit depuis six ans en chirurgie orthopédique, le cone-beam se révèle particulièrement prometteur. La chirurgie du membre inférieur est la première concernée, car cette modalité permet d’obtenir des images à la fois tridimensionnelles et en charge, en faisant un outil de planification chirurgicale exceptionnel. Originalité dans le développement de cette technique : la disposition de l’appareil d’acquisition des images radiographiques au sol a permis d’y faire monter les patients par-dessus, et donc d’obtenir des images 3D en charge de la cheville et du pied. Il est également possible d’étendre la prise d’images au genou voire au bassin.

Grâce à la numérisation et malgré le caractère légèrement plus irradiant de cette radiographie, il se produit au final une économie de radiations et un circuit patient raccourci car les multi-incidences et/ou le scanner se trouvent éliminés de la démarche d’analyse.

Des développements prometteurs

Si l’on se fonde sur les développements autorisés grâce à cette technologie en chirurgie dentaire, on imagine l’étendue des contributions susceptibles de transformer la pratique de la chirurgie orthopédique du membre inférieur. Il s’agit d’une imagerie permettant la personnalisation de la planification chirurgicale. On peut envisager qu’elle vienne ouvrir la voie à une expérience inédite au service du patient, de deep learning et/ou d’assistance robotisée à une technique chirurgicale personnalisée. Même en laissant le chirurgien conserver le contrôle de cet ancillaire d’imagerie, il lui apporte une connaissance approfondie du patient et de fait, une sécurité accrue.

D’après la conférence d’enseignement Sofcot 2020 des Drs François Lintz, Philippe Beaudet, Gérard Richardi et Jean Brilhault

Pr Charles Msika

Source : Le Quotidien du médecin